Chambre de Déa Sweet

Déa se sentit vaguement coupable. Elle ne savait que trop bien combien il pouvait être compliqué d’avoir des parents brillants dans leur domaine. Du coup, leurs enfants peine souvent à se faire une place, et ont souvent l’impression de n’être que des extensions de leur géniteur. Pendant une grande partie de son enfance Déa avait eu se sentiment elle aussi. Et elle s’en voulait d’avoir traité Mégane comme elle avait souvent reproché aux adultes de le faire avec elle quand elle avait son age. Elle hésita un instant à lui présenté des excuses, mais préféra ne pas remuer le couteau dans la plaie, et préféra changer de sujet, ce qu’elle regretta dés que Mégane commença à répondre.

Elle ne savait même pas que Castiel était sorti de l’infirmerie, et encore moins qu’il avait suffisamment récupérer pour avoir reprendre des entraînements en sport de combat, fusse avec une fillette de 12 ans. La déception lui serra le cœur. Elle avait pourtant l’impression qu’il s’était passé quelque chose sur le continent, quelque chose de fort et d’important. Une relation de confiance, le début d’un amitié. Visiblement elle s’était trompée. Il n’avait fait que ce qu’il estimait être son devoir. Prendre soin de la faible femme qu’elle était.

Là encore, elle se trouva embarrassé face à sa jeune interlocutrice, qui avait clairement perçu son trouble, et sembla embarrassée. Ce qu’elle lui raconta ne fut pas non plus à même de lui remonter le moral. Mégane lui parlait d’un homme visiblement très attentionné, quasiment papa poule, même si il ne semblait pas non plus du genre à se laisser mener par le bout du nez par la fillette, ce qui semblait l’agacer. D’un coté Déa sentit son cœur plonger un peu plus dans sa poitrine, mais d’un autre coté, la façon qu’avait Mégane de présenter sa relation avec Castiel était drôle et touchante.

*Tu te rends compte que tu compares le comportement qu’il a avec une fillette de 12 ans à celui qu’il a eu avec toi ? T’es vraiment sérieuse ?* Oui, Elle avait raison, c’était ridicule. Il connaissait cette enfant depuis sa naissance, il la considérait comme sa nièce, et elle comme son oncle. Elle, elle n’était qu’une nouvelle collègue un peu gauche qui avait faillit le faire tuer. Il s’était assuré de la ramener saine et sauve, de s’assurer qu’elle était prise en charge et soignée. Il ne lui devait rien, c’est elle qui s’était fait des idées.

Mais dans son discours, quelque chose accrocha l’oreille de Déa. Quand elle lui parla de ce qu’elle considérait comme des dons, cette étrange façon de donner l’impression de toujours deviner ce qu’elle pensait. Elle comprenait tout à fait ce qu’elle voulait dire, parfois, quand il l’avait regardé, elle avait eu l’impression qu’il lisait en elle comme dans un livre ouvert… Mais, elle savait qu’elle n’était pas bien compliquée à décrypter.

Les pensées moroses de Déa furent balayées à l’évocation de son petit frère. Déa n’était sur la cité que depuis peu de temps, elle ignorait que les Sheppard avaient eu un autre enfant. Elle n’osait imaginer ce qu’ils avaient subis tout les trois. *Et toi, tu renifles parce qu’un nouveau collègue que tu connais à peine n’a pas pris la peine de venir te rendre visite.**T’as raison, je suis ridicule.*

« Je… » commença-t-elle avant de se racler la gorges « Je suis désolée pour ton petit frère. »

Mégane sembla dépité du manque d’efficacité de son massage, pourtant, Déa dû bien admettre que cet effleurement avait alléger son esprit.  

« Oui, j’imagine qu’il faut pas mal de pratique pour acquérir l’expérience nécessaire pour maîtriser l’art de ce genre de massage. Mais effectivement, j’ai entendu dire que ça pouvait être très efficace. » Elle lui pencha la tête sur le côté et lui sourit avec tendresse « Mais tu te débrouille pas mal, je me sens déjà un peu mieux. » lui assura-t-elle alors que la petite retournait s’asseoir, essayant toujours de rassurer Déa sur l’absence de visite de Castiel.

Elle sourit puis rit un peu quand l’enfant lui rappela que Castiel n’était pas réputé pour ses aptitudes sociales. Elle se mordit un peu les joues pour masquer son amusement quand elle précisa qu’il n’avait même jamais eu de petite copine.

* En même temps… Pour un homme qui envisageait d’embrasser la prêtrises, c’est pas très surprenant* commenta la petite voix. Déa réalisa qu’elle avait oublié qu’il lui avait parlé de ça lors de leur nuit dans la grotte. A ce souvenir, et surtout au souvenir de ce qui s’était passé à cause de la plante, elle sentit une légère rougeur colorer ses joues. *Bah voilà, maintenant tu sais pourquoi il est pas revenu te voir à cause de la morphine, il a eu peur que tu lui saute à nouveau dessus**Rohhh, tais-toi*.

« Tu es gentille, mais je crois juste qu’il doit penser que je porte malheur. Et finalement, je ne peux pas vraiment le lui reprocher. » Elle tourna la tête pour regarder par la fenêtre, un léger sourire flottant sur ses lèvres avant de ramener son attention sur le visage de la petite. Elle devinait sous les joues rondes de l’enfant la beauté du visage de la jeune femme en devenir.

« Est-ce qu’il t’a parlé de notre première rencontre ? » demanda-t-elle en pouffant « Je lui ai littéralement volé dans les plumes. Je l’ai traité de tout les noms… Je n’allais pas très bien, j’avais le mal du pays, j’étais malheureuse, il était au mauvais endroit au mauvais moment. Le pauvre, je crois que si je l’avais giflé, je ne l’aurai pas plus choqué. » raconta-t-elle en riant, avant de se reprendre. « Et oui, je comprend ce que tu veux dire, visiblement, il est très doué pour deviner les émotions des autres. » Elle sourit avant de se troubler à nouveau.

« Alors, avec ce qui s’est passé sur le continent… Il doit vraiment penser que je suis dingue, ou que je porte la poisse, voir possiblement les deux. Je comprends qu’il n’ait pas forcément très envie de me revoir maintenant. Il doit penser qu’il est plus prudent de garder ses distances. » expliqua-t-elle, sans vraiment savoir si c’était à Mégane qu’elle l’expliquait, ou à elle même.

Elle secoua la tête, se rappelant qu’elle parlait à une enfant, et que ce n’était pas forcément une conversation de son age, même si elle semblait plutôt mure pour son age.

Mégane eut un haussement de sourcil lorsque celle-ci lui avoua que s'il ne venait pas c'était très certainement parce qu'elle portait malheur.

"Pourquoi tu dis ça ?"

Mais elle n'obtint pas de réponse et continua de l'observer alors qu'elle scrutait l'océan. Jusqu'à ce qu'elle se retourne et énonce leur 1er rencontre. Non il ne lui avait pas parler de ça.. Ni même d'elle tout court en fait. Mais pour le coup, elle sût retenir sa langue pour éviter peut être de la peiner. Déjà qu'elle s'attendait à ce qu'il vienne la voir. Après Castiel avait une logique que personne d'autre n'avait. Il devait probablement avoir ses raisons et surtout, il n'épiloguait jamais sur sa vie privée. Même Mégane connaissait très peu sa vie. A part le fait qu'il soit extrêmement proche du couple Masen/Knightley, comme la troisième roue du carrosse et qu'il avait en respect son père. Elle ne connaissait pas vraiment son passé. Sans doute douloureux pour ne pas en parler. Elle eut un sourire au fait qu'elle acquiesce sur les soit disant "don" de l'Enokien.. Les pauvres si elles savaient qu'elles étaient si proche de la vérité.

Citation :

« Alors, avec ce qui s’est passé sur le continent… Il doit vraiment penser que je suis dingue, ou que je porte la poisse, voir possiblement les deux. Je comprends qu’il n’ait pas forcément très envie de me revoir maintenant. Il doit penser qu’il est plus prudent de garder ses distances. »

Pour le coup Mégane pencha sa tête sur le côté, légèrement décontenancé par ce qu'elle pouvait bien dire. Elle ne saisissait pas tout, mais dans tous les cas, elle avait compris que la jeune femme avait des facilités à se confier..En règle générale c'était a peu près tout les adultes. Peut être le privilège de l'enfance.. au fait que les grandes personnes pensaient qu'elle ne comprenaient jamais tout. Mais l'ensemble de ses échanges l'enchérissaient et pousser sa réflexion. Alors entre ça et les épreuves vécus Mégane connaissait beaucoup de chose... Notamment en psychologie chez l'être humain.

"Au moins vous êtes revenus en un seul morceau tous les deux... Ce n'est pas toujours le cas, surtout en Mission Off World. Mes parents.. sont souvent revenus.. en plusieurs morceaux (grimace en ayant un léger rire nerveux).. Et Maman s'est bien fait attaquer par le psychopathe que l'on retient dans les bas fond de la Cité. C'est comme ça que j'ai perdu mon frère.. On est jamais vraiment à l'abris nulle part. Tu sais moi aussi je me suis déjà fait enlevé et pourtant j'étais sur la Cité.. j'ai cette petite cicatrice de guerre comme là (soulève son t-shirt pour montré la marque d'une arme blanche sur son flanc). Ca fait "badass" hein ?" dit-elle en riant. Oui elle pouvait faire peur, mais cela se voyait aux travers de ses paroles qu'elle avait perdu depuis longtemps une certaine innocence. Encore heureux que ses fins traits de visage était là pour faire illusion. Elle ne savait même pas pourquoi elle déblatérait autant, mais il était facile de se confier également envers Déa. Elle avait l'air sympa. OOps ! Quelque chose venait de tiquer dans sa petite caboche. Déa = cool et affectueuse, poissarde et un peu dingue ? Castiel = réservé et vieux jeu, protecteur et loyal. Haaa c'était donc ça ?? Elle n'avait pas tout suivi, pas tout saisie... Mais les expressions de visage et les comportement visible et non visible en disait souvent long. Son esprit était similaire à un chaudron ou tout se mélanger pour arriver à la conclusion que Déa avait dû perturber plus qu'il n'en fallait son oncle..Et que de son côté son oncle qui ne savait pas trop réagir face à des élans d'affect avait dû se protéger en se mettant sur la réserve.. Tout en se mettant en mode "protecteur" vis à vis d'elle. Mégane eut un étrange sourire, bien malicieux à cette pensée. C'était assez rare.. du moins en aussi peu de temps.

"Dans tous les cas... c'est cool que tu sois dans les bonnes grâce de Cass'.. du moins de ce que je peux comprendre... ce n'est pas tout le monde, la seule qui a ce privilège c'est Kylee. D'ailleurs ça la soûle bien. Enfin j'imagine qu'il n'a pas pu faire autrement sur le continent... Ce n'est pas ta faute ce qui est arrivé, c'est de la faute de tes collègues. Maman m'a raconté. Et vu comment elle était remonté, je n'aurais pas voulu être à leur place."

"Mégane Keylie Sheppard ! Qu'est-ce que tu fais ici ?"

Mégane plissa ses yeux dans une grimace en regardant Déa, "oops" avant de pivoter sur elle-même. Quand elle lui demanda ce qu'elle faisait ici. Mégane lui expliqua qu'elle était venu remercier Déa vis à vis de Castiel. La petite reprit ses affaires et commença à s'en aller.

"Si ça te dit c'est à 16h mon entraînement tout à l'heure (clin d'oeil)... au pire je lui toucherais un petit mot... pour ton... problème" dit-elle d'un regard malicieux qui voulait dire beaucoup de chose, avant de s'enfuir.

Jenny avait courut partout en ce début d'après-midi. Etre responsable était souvent synonyme de "grosse prise de tête". Non mais sérieusement, elle avait dû fumer le jour où Mckay lui avait proposé d'upgrader son statut pour le seconder. Malgré les inconvénients, comme gérer une bande de gamin qui se plaignaient tous pour leur propre intérêt personnel, il y avait aussi quelques avantages. Le salaire déjà, mais aussi la possibilité de coordonner plusieurs projet et d'avoir une vue d'ensemble sans être le nez dans le guéridon de son laboratoire. Sa spécialité était après tout l'astrophysique.. Jenny avait été un petit soleil avec son propre système, elle était maintenant une galaxie et omnisciente sur l'ensemble des enjeux qui se déroulaient. Elle avait même instauré au grand damne de Mckay une gestion plus humaine des gens sous leur commandement. Notamment avec un système de parrainage pour les nouveaux embauchés. Jenny était en quelque sorte une mère poule, toujours à s'inquiéter de ses agents, à être présente s'ils avaient des questions ou des problèmes, mais elle était aussi réputé pour être un dragon quand on la titiller de trop. Même si les récents évènements et sa dépression dans les abysses avait meurtrie sa légitimité, il n'en restait pas moins qu'il ne fallait pas tenter de se frotter à elle dans ses mauvais jours. Les deux collègues de Déa avaient morflé pour l'avoir délaissé sur un Continent en pleine tempête.

Arrivant à sa chambre, elle fut surprise d'entendre une voix fine qu'elle aurait reconnu entre toute. Mégane? Mais qu'est-ce qu'elle faisait ici ? Restant sur le pas de la porte, elle observa l'environnement et vit le paquet de pâtisserie. Well... sa fille avait donc tout pour être une bonne diplomate... Jenny savait que sa fille pouvait exceller dans l'art de la manipulation.. Son visage d'ange ne cachait en réalité qu'un affreux démon prête à tout pour arriver à ses fins. La Canadienne était au courant de cette compétition qui animait les classes athosiennes.. Et sa fille souhaitait conserver sa place de leader. Elle avait donc eut le vice de faire une ronde des personnes à l'infirmerie pour vendre ses cookies. Misère...

"Mégane Keylie Sheppard, qu'est-ce que tu fais ici ?"

Généralement quand elle l'appelait par son nom entier, ça ne valait rien qui vaille.

"Rien maman, je remerciais juste Déa d'avoir veiller sur Oncle Castiel"

"Et lui vendre tes gâteaux ?"

"Comment oses-tu insinuer que je suis cupide à ce point ?"

"Parce que tu es ma fille...."

BIM 1 point pour la mère. Mégane prit son sac à dos et s'en alla, non sans lancé un certain regard à Déa. Jenny connaissait son programme de l'après midi, mais qu'est-ce que Castiel venait faire dans cette conversation. Jenny analysa la situation et se remémora comment elle avait retrouvé les deux zigotos sur l'île. Qu'est-ce que sa fouineuse de fille allait bien pouvoir faire encore. Jouer les entremetteuse... Avec Castiel.. et bien ça promettait d'être joyeux. Elle se râcla la gorge.

"J'espère que ma fille ne vous a pas trop importuné.. C'est un électron libre.. j'essaye juste de la canaliser de temps en temps.. Si vous voulez qu'elle vous laisse tranquille, vous n'avez qu'un mot à me dire."

Blanc et s'avance pour venir s'appuyer contre son lit.

"Je venais prendre de vos nouvelles et savoir comment vous vous sentez... j'ai la version médicale, mais il est tout de même mieux de voir avec la personne concernée. Je sais... qu'on peut être un peu chamboulée après ce genre d'épreuve.."

**arrête de materner, elle a quasi rien eu
- c'est bon le petit diable, tu la boucle ! c'est une jeune âme innocente**

"Si vous avez besoin d'un temps supplémentaire lorsque vous serez sortie de l'infirmerie, n'hésitez pas à me le dire.. Votre laboratoire peut tourner quelques jours de plus sans vous. Je veux vous voir en forme.. Vous en aurez besoin.."

Petit sourire en pensant au welcome back que ses collègues avaient préparé pour son retour.

Déa sourit quand Mégane lui fit remarquer qu’ils étaient revenus en un seul morceau, elle était sur le point de lui faire remarquer que quand on finissait en soin intensif avec un poumon perforé et une grave hémorragie interne la question pouvait se poser quand la gamine continua sa démonstration, expliquant ce qui avait pu arriver à ses parents, et de rappeler la perte de son petit frère, et même de soulever son T-shirt pour dévoilé aux yeux horrifiés de la scientifique une cicatrice de coup de couteau sur son flanc.

La jeune femme se dit qu’elle aurait vraiment du y réfléchir à deux fois avant d’accepter de faire parti de cette aventure. Qui pouvait être assez sadique pour enlever une fillette et tenter de la poignarder. La petite voix au fond de sa tête lui rappela que ce genre de chose pouvait également se produire sur terre. Après tout, c’était un peu trop souvent que les gros titres des journaux faisait état d’enlèvement d’enfants, de meurtre, de maltraitance.

Quoi qu’il en soit, elle se sentit un peu bête de jouer les pleureuses devant une gamine qui avait vu bien trop d’horreur pour son jeune âge. Elle était embarrassée, ne sachant pas trop quoi dire, ni comment aiguiller la conversation vers un sujet plus léger. Ce fut Mégane qui s’en chargea, même si, le sujet n’était pas aussi léger que Déa l’aurait souhaité, revenant sur ce qui s’était passé sur le continent, tentant de la rassurer, lui rappelant que ce n’était pas de sa faute si les collègues sensés la ramené avait préféré prendre la poudre d’escampette sans l’attendre, l’informant au passage qu’ils avaient eu des comptes à rendre au près de la hiérarchie.

En parlant de hiérarchie, au moment où Déa ouvrait la bouche pour répondre à Mégane, une voix féminine et sévère claqua dans la chambre.

Déa se mordit les lèvres pour ne pas rire de l’expression de la petite. Celle de quelqu’un qui vient de se faire prendre avec la main dans le pot de biscuit, et qui au lieu d’en être contrit en est agacé. Décidément, Miss Sheppard semblait avoir un sacré carafon.

L’échange entre la mère et la fille arracha un petit sourire à Déa. Sourire qui se fanât lorsque la jeune femme surprit le regard de la mère sur sa fille lorsque cette dernière attrapa ses affaires et quitta la pièce, non sans préciser l’heure de son entraînement et qu’elle plaiderai sa cause, tout en lui adressant un clin d’oeil complice. Pour le coup c’est plutôt la stupeur et la consternation qui s’affichèrent sur visage. Elle était sure que Jenny connaissait parfaitement le planning de sa fille, et qu’elle ne manquerait pas de s’interroger sur le « problème » évoqué. Et puis, elle n’était vraiment pas sûre que Castiel apprécie beaucoup l’intervention de la gamine, et encore moins qu’il apprenne que Déa n’avait rien trouvé de mieux que de s’épancher auprès d’une enfant de 12 ans.

Elle poussa un léger soupir en secouant doucement la tête en sentant poindre un début de migraine. Il fallait vraiment qu’elle apprenne à se taire.

Elle se tourna vers Jenny en l’entendant se racler la gorge, et lui sourit.

« Ne vous inquiétez pas, elle ne m’a pas dérangé. Elle est adorable. Ça fait du bien une telle fraîcheur, mais oui, si elle va trop loin, je vous en parlerais. » répondit-elle avec un petit rire. « Vous ne devez pas vous ennuyer avec ce petit lutin futé. » ajouta-t-elle en regardant la porte qui venait de se refermer derrière la petite.

La scientifique était touchée par cette visite et par la sollicitude de Jenny. Vu ce que lui avait raconté Mégane, ce devait être assez monnaie courante pour elle de voir certains de ses subordonnés rentrer de mission plus ou moins abîmés. Et vu ses fonctions, elle devait avoir autre chose à faire que de venir faire des visites à l’infirmerie.

« J’avoue que j’ai connu des jours meilleurs. » répondit-elle en se redressant contre le dossier de son siège avec une grimace quand ses cotes traumatisés se rebiffèrent. « Mais, ça va de mieux en mieux. D’ici quelques jours il n’y paraîtra plus. » la rassura-t-elle avant de se troubler. Elle avait de la chance d’être encore là, elle en était consciente. « J’ai eu beaucoup de chance que Castiel soit là. Sans lui, je pense que je ne serais plus ici aujourd’hui. » avoua-t-elle.

Elle laissa passer l’ange entre elles deux avant de reprendre.

« C’est très aimable à vous, mais, je pense que quand je le pourrais, retrouver mon labo sera probablement une très bonne chose. Tourner en rond dans mes quartiers ne m’aiderait pas beaucoup. Mais si jamais, oui, je n’hésiterais pas à vous faire part de mes difficultés. ».

Toutes les personnes étaient tout le temps poli envers sa progéniture, mais seule Jenny connaissait le double visage de démon de sa fille. Peu, étaient les personnes qui osaient s'opposer à elle sous prétexte qu'elle était une enfant. Sauf que c'était une enfant très précoce pour son âge et qu'elle avait la fâcheuse manie de s'impliquer dans les histoires des grandes personnes. Seul Noah, Kylee ou encore Castiel qui faisaient partis du cercle rapproché semblait avoir un brin d'autorité sur sa tornade brune. Bien.. Si Déa était sincère dans ce qu'elle lui disait, c'est qu'elle n'avait pas été agaçante. A sa réflexion sur le fait qu'elle ne devait pas s'ennuyer, elle pinça ses lèvres en détournant le regard vers Mégane:

"Vous n'avez même pas idée" souffla-t-elle à demi-mot, avant de froncer le regard sur la dernière réplique de sa fille. Entraînement ? parler de Déa à quelqu'un. Qu'allait-elle diable encore faire ? Pour le coup, elle ne savait même pas qu'elle avait entraînement aujourd'hui. Ses responsabilités faisaient qu'elle la laissait souvent en autonomie tout en la chaperonnant d'au loin. Toutefois Jenny savait qu'il s'agissait soit de Noah, soit de Castiel. Et au vu de la réaction de la scientifique elle pencha plutôt pour la deuxième option. Finalement elle préféra changer de sujet, cela ne la regardait pas.

"Bien, je suis heureuse d'apprendre que vous vous sentez mieux. Je vous avais dis qu'ici, les médecins pouvaient donné de quoi faire planer au point qu'on ne sait même plus comment on s'appelle. Néanmoins je suis ravie de vous retrouver alerte. C'est le Dr Zalenka qui m'a prévenu que vous étiez à nouveau opérationnelle. Il prend son rôle de "parrain" ou "tuteur" si vous préférez très à coeur."

Elle marqua un blanc avant d'ajouter:

"Je ne vais pas vous déranger longtemps j'ai des affaires sur le feu, mais disons que c'est un petit rituel que j'effectue lorsque mes jeunes recrues expérimentent leur 1er mauvaise expérience sur terrain.. Si tentée que cela l'est été pour vous.. Vous aviez l'air en bonne compagnie..." dit-elle, non s'en s'empêcher d'avoir un léger sourire en coin sur le visage. Jenny se remémora l'atterrissage du Jumper  et le fait qu'ils se tenaient la main. Aussi loin était ses souvenirs, elle se remémorait pas la fois où elle avait vu l'énokien effectuer ce genre de geste d'affection. Elle en avait vite conclu que cela émanait de la jeune femme. Dans un sens, elle les trouvait mignon. La personnalité de Déa, bien qu'haute en couleur par moment était très douce et chaleureuse. Et c'est bien avec ce genre de personnalité qu'elle imaginait Castiel être. Enfin après tout cela n'était pas ses histoires, sauf si ce dernier venait un jour dans son bureau la queue entre les jambes pour lui demander des conseils ou des renseignements sur les femmes.. Là elle creuserait.

Citation :

« J’ai eu beaucoup de chance que Castiel soit là. Sans lui, je pense que je ne serais plus ici aujourd’hui. »

Le sourire de la cheffe vint s'agrandir légèrement avant que celui-ci ne se fane.

"Disons que Castiel est programmé pour protéger les autres et s'inquiéter pour eux" dit-elle en repensant à sa crise d'hystérie qu'elle avait eu dans ses quartiers et le fait qu'il avait été là pour elle et l'apaiser. Elle balaya ce triste souvenir de son esprit et reprit: "Après que le jumper ait décollé, vous vous êtes vite endormi sur la banquette arrière.. et.. lorsque nous sommes arrivé, c'est.. C'est Castiel qui a pressenti que vous ne dormiez pas seulement mais que vous étiez en train de nous filer entre les doigts.... Vous savez... je le connais depuis un sacré temps déjà.. et... le genre d'inquiétude que j'ai pu lire sur son visage.. il n'est pas très expressif et c'est assez rare qu'il le montre..en dehors pour ceux qu'il connaît de longue date. Dans un sens vous avez eu de la chance qu'il vous prenne sous son aile. Il n'a pas hésité malgré ses blessures à vous transporter à travers la cité pour vous menez à l'infirmerie. Quelques minutes plus tard et vous y passiez.. Donc oui, vous avez eu de la chance." dit-elle en espérant ne pas en avoir trop dit sur l'étendu de ses dons et à la fois sans vraiment avoir fait attention au fait qu'elle venait de balancer à Déa, qu'il agissait étrangement à ses côtés. Sa dernière réplique la fit sourire.

"Bien, n'hésitez pas à me tenir informer alors !" dit-elle en hochant sa tête comme signe d'au revoir avant de faire quelques pas vers la sortie.

"Oh et Déa.. dans le cas inverse si vous souhaitez revenir un ou deux jours plus tôt, je serais aussi aveugle qu'une taupe.. Je sais ce que c'est que de tourner en rond et de vouloir penser à autre chose. Prévenez moi juste, histoire que vos collègues ne se fassent pas surprendre dans la préparation de votre "welcome back" " dit-elle en riant légèrement, lui faisant comprendre aussi qu'elle serait conciliante dans le cas inverse. Puis Jenny quitta sa chambre la laissant à son rétablissement et ses pensées.

Déa fut soulagée que Jenny n’insiste pas concernant sa fille, ne l’interroge pas sur la conversation qui avait amené la dernière réflexion de la petite, mais à l’évocation de Radek et du fait qu’il prenait très au sérieux sont rôle de « parrain », elle se sentit légèrement rosir.

« Oui, il a été vraiment adorable. » commenta-t-elle en repensant à ses visites. Elle savait maintenant qu’il avait commencé à venir la voir avant même qu’elle reprenne conscience, souvent tard le soir et que c’était lui qui lui avait apporté les fleurs en forme de colombe qui lui plaisait tant. Elle se troubla un un peu plus. Qu’allait donc penser Jenny de tout ça.

*Bah, en même temps, ce que tu fais de ton c...* commenta la petite voix avant qu’elle ne la coupe *Roh, de suite ! Il n’est pas question de ça !* *Mwouai, on en reparlera.* rigola sa conscience.

Le léger rosissement se transforma en brûlure écarlate lorsque sa cheffe évoqua son expédition sur le continent en « bonne compagnie » avec un petit sourire moqueur et que la petite voix au fond de sa tête s’étranglait de rire *ah ben là, clairement, elle va te prendre pour un bourreau des cœur.*

Le sourire de Jenny disparu quand elle lui expliqua dans quelle circonstances elle était arrivé à l’infirmerie, soulignant le rôle prépondérant de Castiel dans sa survie, soulignant l’attention qu’il lui avait porté, attention qu’habituellement il ne réservait qu’à ses proches de longues date. Elle semblait penser que le jeune homme s’était attaché à elle pour une raison ou pour une autre. Et elle devait bien reconnaître qu’elle avait cru deviner cet attachement aussi lors de cette expédition, mais elle avait bien sentit que ça le perturbait aussi. C’était peut être pour ça qu’il n’était pas venu la voir ? *En même temps, toi non plus tu n’es pas allé le voir pendant qu’il était ici.* *Heu, en même temps, vu que j’étais dans le coltar la plupart du temps, et incapable de me lever seule, ça aurait été compliqué.*

Déa se sentait embarrassée par cette conversation. Entendre Jenny évoquer quasiment dans la même phrase le comportement de Radek et celui de Castiel envers elle la gênait énormément. Elle n’avait pas envie que « Radio couloir » la fasse passer pour une allumeuse, même si elle n’avait rien fait pour ça. Elle ne doutait pas de la discrétion de Jenny, mais si elle avait remarqué ce genre de chose, elle ne doutait pas que d’autres l’aurait remarqué également, des gens qui serait peut être moins discret et se ferait un plaisir de monter les choses en épingle.

Il serait toujours temps d’y penser si le problème se posait, la dernière phrase de Jenny chassa ses pensées et lui fit hausser un sourcil surprit. Elle ne s’attendait pas à ce que ses collègues lui prépare ce genre de choses. Même si elle avait de bonnes relation avec la plupart d’entre eux, elle ne pensait pas qu’ils l’appréciaient au point de faire un petit quelque chose pour son retour. Elle se demanda qui avait eu cette idée, à moins que ça ne soit une tradition de fêter le retour d’un collègue après une première blessure en mission.

Quoi qu’il en soit, elle trouvait la démarche de Jenny particulièrement touchante. Ce n’était pas tout les chefs qui se montrait aussi compréhensif… Bon d’accord, les circonstances étaient particulières, les relations de travail sur la cité était forcément très différentes de celles qu’on pouvait rencontrer sur terre, mais quelque chose lui disait que Jenny aurait été pareille dans une mission sur terre. Elle semblait être quelqu’un d’attentionné et d’humain.

« C’est très aimable à vous. j’avoue qu’à ce jour, je ne sais pas trop quoi vous dire. Je ne sais même pas quand je pourrais quitter l’infirmerie. » répondit-elle en lui souriant « Quoi qu’il en soit, je ne manquerait pas de vous informer de ma décision le moment venu. ».

Elle regarda Jenny quitter la pièce ressentant un étrange mélange d’émotions suite à cette conversation. Heureusement, elle n’eut pas trop le temps de s’attarder dessus, un des médecins entra dans la chambre quelques minutes plus tard pour l’informer qu’elle pouvait quitter l’infirmerie, lui apportant par la même occasion les médicament qu’il lui faudrait prendre encore pendant quelques temps et lui donner des consignes précises concernant les soins qu’elle devrait poursuivre.

Dés qu’il fut parti, elle se rua sur le placard où était rangé un uniforme. Elle n’allait quand même pas traverser toute la cité dans son pyjama de papier. Elle venait de laisser tomber au sol le haut du pyjama lors qu’une voix la fit sursauter et se retourner en serrant contre sa poitrine le t-shirt bleu en écarquillant les yeux.

« Je… je suis confus… j’ai j’ai frappé… mais... » Balbutia Radek, les joues écarlate en se retournant « Je… Je vais,.. Je reviendrais plus tard. »

La première surprise passée, Dés pouffa. Elle n’était pas spécialement pudique, elle avait l’habitude d’être en maillot de bain au milieu de collègues masculins, même si, là, effectivement, elle était encore moins vêtue.

Même s’il lui tournait le dos, elle devinait ses joues écarlates et sa gêne. Elle eut pitié.

« Non, ce n’est rien, laissait moi juste le temps de me changer et puis vous pourrez m’aider pour ramener mes affaires dans mes quartiers. On vient de me signer mon bon de sortie. » répondit-elle doucement au dos du scientifique.

Elle était content finalement qu’il soit là. Il l’aida à mettre les présents qu’elle avait reçu pendant son hospitalisation dans son sac à dos et le lui prit des mains quand elle grimaça en voulant le mettre sur son épaule.

« Je vais le porter. Il va vous falloir faire attention pendant quelques temps. Les cotes c’est long à guêrir. » Commenta-t-il dans un sourire qui la fit fondre.

Elle glissa son bras sous celui qu’il lui proposa, oubliant totalement son inquiétudes concernant les rumeurs. Après tout, les gens pouvaient bien parler si ça les amusait. Et puis au bout de quelques pas dans le couloir, elle réalisa qu’elle était loin d’être dans une forme olympique, s’appuyant un peu plus lourdement sur le bras de son compagnon. Un peu de soutient pour rejoindre ses pénates serait plus que bienvenue.

« Merci Radek. Je suis désolée de m’imposer, vous avez peut être autre chose à faire que de me servir de béquille. » le remercia-t-elle en lui lançant un regard reconnaissant.