Quartier de Déa Sweet

Castiel eut un petit sourire, imperceptible, mais c'était le genre de sourire mystérieux qui allait de paire avec son regard azur. Si seulement elle savait.. Si seulement elle savait que Castiel était certes un bon orateur philosophique dans ses réflexions.. mais que concernant les relations humaines, il était toujours assister de ses dons.. Sans eux, il serait un associable pur et simple. Leurs utilités étaient louables sur bien des plans, et ils faisaient partis de lui.. Parfois il en venait à se demander s'il aurait autant de flair pour cerner les émotions des gens, les émotions masqués s'il n'en n'étaient pas dotés. Mais pour l'heure ce n'était pas le moment à de telles réflexions. A son remerciement, il balbutia un "Oh.. hmh.. De rien" de sa voix rauque avec un petit accent Enokien. Il ne l'avait pas en temps normal, mais lorsqu'il était sujet à trop d'émotion cela pouvait ressortir.. à l'instar de Déa pour le Français.. D'ailleurs en parlant de cette langue, il fallait qu'il trouve des ouvrages pour l'étudiait.

Citation :

« Je crois qu’après de telles émotions, j’ai besoin d’un petit remontant… tant pis si ce n’est pas très compatible avec mon traitement. » dit-elle avec un petit sourire espiègle. « Tu veux bien m’accompagner ? Comme ça on pourra parler un peu de cette initiation à la méditation. Mégane a raison, j'ai parfois du mal à gérer mes émotions, et je suis sure que ça pourrait m'aider." expliqua-t-elle "Et puis, il me semble avoir entendu dire que tu étais un très bon professeur."

Castiel l'a suivi au coin cuisine et hocha la tête sur le côté lorsqu'elle vanta ses mérites de professeur... même sur ses plus proches amis comme Noah et Kylee, la tendance n'avait pas réussi à prendre, quant aux pseudos initiés, rares étaient ceux qui revenaient. Il prit le verre qu'elle lui tendit et s'assit sur le tabouret du micro bar en venant trinquer doucement contre son verre. C'était fou, mais le fait d'avoir mis à plat les choses faisaient qu'il n'y avait plus de tension et le bien être de l'Enokien s'en faisait ressentir.



"Je ne pense pas qu'un verre soit contre indiqué.." dit-il d'un petit sourire, qui voulait dire que cela resterait leur petit secret. Puis il but une gorgée, réfléchissant à un 1er cours théorique sur la méditation.

"La méditation est une philosophie pour moi, elle fait partie inhérente d'un rythme de vie. Savoir réfléchir avant de prendre une décision, garder la tête froide pour garder son self contrôle... Savoir se déconnecter et prendre de la hauteur pour éviter d'être happé dans le firmament de nos pensées. Ce n'est pas donné à tout le monde. Cela fonctionne d'avantage sur les gens de nature calme... mais une personne qui arrive à décrocher de la "réalité" facilement en se laissant aller peut aussi goûter au plaisir de la méditation et de son moi-profond. Tout est une question de concentration... Megane donne des beaux conseils qui ne s'applique pas à elle. Cette gamine est une boule d'énergie et de vie.. ses émotions sont vites exacerbé. Là-dessus, elle tient de sa mère et non de son père, mais la canalisation passe par le fait de combattre. C'est pour cela que je lui donne des cours.. même si j'avoue la laisser gagner assez souvent.. Pour revenir à la méditation, on peut tester déjà quelque chose.. comme un exercice de respiration.. Inspire 3 fois jusqu'à ne plus pouvoir et souffle tout d'un coup. Comme ça (fait l'exemple).. Cela permet de décharger l'énergie négative de notre corps et de l'autoriser à relâcher la pression"

Attends qu'elle fasse de même et acquiesce:

"Fixe toi maintenant dans un endroit qui te rassure.. Visualise le.. Ca peut être une chambre.. dans la nature.. voire sous l'eau... Essaye de visualiser et de repenser aux sensations que cela te procure... tu y es ?" dit-il de sa voix grave et monotone mais qui était parfaite pour initier à la transe, prenant les temps de repos dans sa voix avant de prendre pour la laisser se détendre. Malgré tout en la voyant sur sa chaise, il ne put s'empêcher d'observer ses mimiques de visage contrarié ou bien de timidité.. Peut-être n'était-ce pas le bon moment, cela dépendait souvent des humeurs du jours.

"Si tu veux on pourrait se fixer quand tu iras mieux une vrai séance d'une heure et demi avec quelques exercice de yogas ?"

Un militiare lambda aurait eu des arrières pensées.. Déa avait son charme et était loin d'être un laidron. Peut-être était-ce osé, mais ma foi si cela pouvait l'aider par moment à l'introspection, il n'y voyait aucunes objections.

Décidément, ils s’étaient bien trouvé tout les deux, entre lui qui n’exprimait rien de ce qu’il ressentait, et elle qui pouvait les exprimés de façon explosive et totalement incohérente, pas de doute, ils étaient fait pour s’entendre. Elle sourit quand il la suivi jusqu’au micro bar et s’assit sur un des tabouret avant de trinquer avec elle, un petit sourire en coin et une lueur complice au fond de son regard.

Elle l’écouta lui expliquer les bienfait de la méditation, et même si elle doutait d’arriver un jour à atteindre un tel degrés de sérénité, elle devait bien reconnaître que ça faisait envie. Elle essaya de faire l’exercice de respiration qu’il lui indiqua. Elle le connaissait déjà, sur terre, à une période de sa vie elle avait été suivit par une thérapeute qui lui avait enseignés quelques techniques du même genre, comme la respiration abdominale ou la « respiration carrée ». Elle avait juste oublié que ce genre d’exercice avec des cotes cassées n’était pas forcément une très bonne idée.

Son cri de douleur, se mua en un rire, qui la fit se plier en deux et serrer son bras autour de ses côtes  martyrisées.

« Je crois que pour les exercices de respiration, il faudra que j’attende quelques temps. » dit-elle en se redressant avec une grimace.

Il continua en lui expliquant une autre technique plus à sa portée celle là. Elle n’eut aucun mal à visualiser un endroit où elle se sentait bien et en sécurité, et la voix profonde et calme du jeune homme ne faisait que renforcer ses souvenirs. En quelques secondes, la pièce autour d’eux s’évanouit, et le regard de la jeune femme se perdit dans le vague. Elle se retrouvait sur les falaises de son enfances, assise sur un rocher, les pieds ballants dans le vide, à regarder les vagues paresseuses de la Méditerranée venir lécher la base de la falaise trente mètres plus bas. La voix de Castiel trouvait naturellement sa place dans ce souvenir, sauf qu’il n’était pas là, et qu’elle ne pensait même plus à lui, sa voix se confondait avec le murmure des vagues de son souvenir. Elle ne fut même pas consciente que le stress et l’anxiété de ses derniers jours avait disparus. Elle avait l’impression d’avoir toujours ressentit cette paix, la paix de ses années d’insouciance sur la cote Vermeille.

Quand il lui proposa de faire des séances tout les deux de temps à autre pour lui apprendre, il lui fallut quelques secondes pour reprendre ses esprits. Elle ramena son attention sur le jeune homme, en clignant des yeux, comme surprise d’être là, surprise et assaillit par un étrange sentiment de tristesse. Elle soupira en secouant la tête avant de prendre une gorgé du cordial, regrettant presque son choix. Ce goût aussi était un rappel de sa jeunesse. Quoi qu’il en soit, malgré l’étrange mélancolie qu’elle ressentait, elle se sentait mieux, plus sereine, plus calme. Même sa tristesse, elle était capable de la percevoir, de prendre conscience de sa présence, de lui dire « ok, je sais que tu es là. Je sais que tu existes. » sans se laisser envahir.

Elle leva les yeux vers le visage de Castiel, et avança sa main sur la tablette qui les séparaient pour la poser sur celle de l’Enokien.

« Oui, je pense que ça pourrait être une bonne idée et que ça pourrait me faire beaucoup de bien. » répondit-elle en lui souriant, serrant légèrement ses doigts autour de sa main. « Mais il faudra attendre quelques jours. » ajouta-t-elle en retirant sa main pour enrouler à nouveau son bras autour de son torse douloureux, avant de rire doucement.

« Et moi, en échange, je pourrais t’apprendre… je sais pas, les bases du dessins ? Le français ? » proposa-t-elle.

Aussi incroyable que cela put paraître, il se sentit "heureux" que cette dernière accepte sa proposition de cours de méditation et plus si affinité. Non, non, pas de ça.. voyons ! Nous parlons bien de yoga. Etirer son corps, se sentir bien avec lui permettait de mieux s'investir dans le "lâcher prise" que réclamait la pratique de la méditation. La zen attitude était un tout. Soyons clair.

Après tant de malentendus et d'aventures qui les avaient tout deux poussés aux bouts de leurs retranchements physiques et émotionnels. Repartir sur de bonnes bases pouvait être savalteur. Et puis, il fallait bien que l'Enokien l'avoue, la petite scientifique aussi excentrique, borné et instable qu'elle pouvait être, avait frappé son être avec une violence qui l'avait déstabilisé. Déstabilisé au point qu'il avait parfois du mal à bien comprendre ce qu'il ressentait. Et si peu qu'il frôlait cette compréhension, cela lui rappelait de mauvais souvenir et à défaut de superposé des souvenirs passé et récent, il préférait tout simplement intérioriser et laisser agir le temps.

"Avec plaisir alors" dit-il en dérivant ses yeux vers sa main où celle de Déa était apposé. Il n'osa répliqué, alors que cela lui avait été si facile sur cette plage, ce contexte particulier. Ce bon souvenir, resterait un flottement dans l'espace temps où il n'avait pas été lui même.

"Tu me préviendras lorsque ta condition physique le permettra"

Il ne s'attendit pas néanmoins à ce qu'elle lui propose en échange de lui apprendre aussi quelque chose. C'était bien la 1er fois qu'on lui proposait cela.

"Pourquoi pas, même si je ne pense pas égaler tes toiles. Quant à apprendre le Français: j'en serais ravie dit-il en énokien avant de le redire en anglais. Nous échangeons finalement dans une langue qui n'est pas notre langue natale et cela me permettra d'imaginer comment les gens de ton pays parlent sur la Côte Vermeille.

Avait-il lu un semblant de la "détente" mentale de Déa. Sûrement, à moins qu'il est une bonne mémoire de leurs 1er échanges sur la Cité. Probable aussi.

"Je vais te laisser te reposer. A plus tard alors"

Il se leva et prit son trench coat, avant de baisser sa tête dans un petit sourire en coin timide, pour lui dire au revoir.