>> ORBITE

Hadan regardait impuissant le vaisseau Atlante reprendre le dessus sur eux et cela le mettait vraiment hors de lui. Ce n'était pas dans ses habitudes de se laisser marcher sur les pieds et cela n'allait pas commencer aujourd'hui. Mais il fallait croire que les dieux lui étaient favorables malgré les apparences. Alors que les tirs Atlantes commençaient à faire baisser de plus en plus le boulier des vaisseaux Althaïens, le vaisseau cessa de faire des aller retours à toute vitesse comme précédemment. Il se mit quasiment à l'arrêt. Il redevenait une cible facile, ce qui ravit le Consul.

« Achevez le moi ! »

Un sourire sadique naquit sur ses lèvres. Leur tour de passe passe avait ces limites à première vue. L'air désormais serein, il retourna s'installer dans son fauteuil de commandant, attendant que ses sous-fifres fassent le travail. Les minutes s'égrainèrent lentement pour le Consul, qui commençait à trouver le temps long. Les batailles spatiales étaient d'un ennui pour lui. Cependant, quelque chose changea dans l'attitude du vaisseau d'en face. Il se stoppa net et les tirs cessèrent aussi, ce qui  n'empêchait pas les Althaïens de poursuivre leur manœuvre, bien au contraire. Hadan sentait la victoire arriver. Devant ce changement de comportement, le Consul se releva de son siège, s'approchant de la large baie vitrée de son vaisseau. Quelque chose clochait et malgré une assurance hors norme, il ne savait pas si cela allait être à son avantage ou non.

Soudainement, le vaisseau Atlante se remit en fonctionnement et se dirigeait droit sur eux, à pleine vitesse, déchargeant toute sa puissance de feu sur les vaisseaux devant lui. Le Consul ordonna de répliquer de plus bel, ce qui fini tout de même par le stopper net. L'Appolo ne se trouva pas très loin des bâtiments Althaïens. Les tirs cessèrent, comme Hadan en avait donné l'ordre. Il attendait. Il attendait de voir la suite des événements mais rien de vint. Pour lui, il était temps d'asséner le coup de grâce. Le Commandant Althaïen ordonna qu'on tire une seule salve, bien placé, en direction de l'Appolo, qui dans un premier temps, se heurta au bouclier avant de finir par le traverser, faisant exploser l'avant du vaisseau. Hadan vit un sourire machiavélique naître sur ses lèvres et son visage s'illumina.

« Visez le milieu du vaisseau et faites moi exploser tout ça. »

Aussitôt dit, aussitôt fait. Le préposé aux canons visa et fit mouche. Le tir ouvrit le vaisseau terrien en deux, séparant la partie avant et arrière. Il ne fallut pas longtemps avant que les restants du vaisseau n'explose en mille morceaux, projetant débris dans tous les sens. Le souffle de l'explosion balaya les deux vaisseaux Althaïens qui étaient à proximité. Le personnel à bord fut projeté au sol, ne s'attendant pas à une telle déflagration.

« Monsieur, l'explosion a endommagé nos vaisseaux. Notre bouclier a pris de sévères dégâts mais il tient encore bon. Je reçois des rapports de notre autre vaisseau. Il est très mal en point par contre. »

« Qu'il fasse le nécessaire afin de réparer leurs avaries. Nous n'en avons pas encore fini, » lança le Consul alors qu'il se relevait de sa chute, ne quittant pas la baie vitrée des yeux. Les débris du vaisseau Atlante virevoltait tout autour d'eux. Hadan avait remporter une bataille mais pas encore la guerre. Il espérait juste que Kolya remplisse sa part du marché et que lui, n'était pas encore en train de prendre son combat. En parlant du Commandant Genii, il fallait lui annonce la bonne nouvelle. Il en serait sûrement très ravi.

« Ouvrez moi une communication vers le Commandant Kolya. »

Attendant qu'il puisse lui envoyer son message, Hadan jubilait intérieurement.  La défaire n'était pas une option pour lui et il venait de le prouver, même s'il avait émis quelques inquiétudes par certains moments. Il haïssait les Atlantes et savoir qu'il venait de leur infliger une lourde perte, était jouissif.

//Kolya ? Ici Hadan. Le vaisseau Atlante a été détruit. Nous avons subi de lourds dégats donc nous restons en orbite, le temps que nous fassions quelques réparations. Nous viendrons vous rejoindre par la suite. Fin de transmission.//

Désormais, le Consul pouvait se rasseoir tranquillement sur son fauteuil, attendant que ses scientifiques et techniciens fassent le nécessaire pour remettre leur vaisseaux en état de marche. Il ne voulait pas arriver sur Atlantis avec des vaisseaux défectueux.

Depuis que l'Appolo avait fini en mille morceaux, éparpillé dans l'espace, Hadan n'avait pas bouger de place, son postérieur bien ancré dans son fauteuil de Commandant. Après tout, il devait tout simplement attendre que ses sous-fifres.. pardon... ses scientifiques et techniciens ne s'activent afin de réparer les deux vaisseaux afin de foncer vers Atlantis pour porter assistance à ce cher Kolya. Mais alors que les réparations n’avançaient pas aussi rapidement que le Consul l'aurait espérer, d'autres ennuis ne tardèrent pas à pointer le bout de leur nez.

Devant la large baie vitrée qui ornait le vaisseau Althaïen, des centaines de points lumineux apparurent comme par magie, comme sortit de nulle part, se suivant les uns derrière les autres, formant comme des serpentins, se rapprochant dangereusement des deux vaisseaux stationnaires. Afin de mieux voir ce qui s'approchaient d'eux, Hadan se leva de son siège et alla au plus près de la baie.

« Qu'est-ce que c'est que ça ? » Se dit-il plus à lui même, qu'aux personnes présentes autour de lui. Mais ces jolies lumières dansantes et virevoltantes dans l'espace, n'avaient rien de gentilles petites lucioles et ça, les Althaïens le comprirent très rapidement lorsque ces boules vinrent frapper les vaisseaux avec violence. Le choc déstabilisa toute l'assemblée qui ne s'attendait sûrement pas à cela. A croire que les Atlantes avaient plus d'un tour dans leur sac. Les dizaines de drones frappèrent les deux vaisseaux en continuent, faisant bons nombres de dégâts. Le Consul hurla de rage alors que tous autour de lui, courraient dans tous les sens pour tenter de sauver quelques choses d'utile pendant que la situation dégénérait. Pris de court, les pilotes des deux vaisseaux n'eurent pas la présence d'esprit de bouger leur bâtiment. Une erreur parmi tant d'autres car le second vaisseau, beaucoup plus endommagé que celui de Hadan, vola en éclats. Les projectiles avaient réussi à percer le bouclier pour venir se fracasser contre la coque du vaisseau. L'explosion ne s'était pas fait attendre. Hadan venait de perdre à son tous un vaisseau alors que tout semblait lui sourire. Les quelques drones restants avaient fini leur course contre son propre vaisseau, endommageant au passage les moteurs, ce qui allait encore plus les empêcher de venir en aide à Kolya sur la cité.

Tout s'arrêta en un instant. Les boules lumineuses disparurent et les silence revint enfin. Enfin... oui si on mettait à part les crépitements des mini incendies qui avaient fini par se déclencher un peu partout dans le vaisseau. Le Consul resta pantois avec tout ce qui venait de se passer. Son regard se dirigea vers les morceaux flottants dans l'espace, seuls vestiges de ce qui restait de son autre vaisseau. La surprise fut rapidement remplacé par une haine sans nom qui était plus que lisible sur son visage.

« Quelle est la situation ? »

« Notre bouclier est quasi hors service et plusieurs sections du vaisseau ont subi de lourds dommages. Un moteur sur les deux est hors de fonctionnement. Nous ne pouvons plus avancer pour le moment. »

Ces annonces l'agacèrent encore plus. Son vaisseau était coincé au milieu de l'espace. Comme quoi, les équipes du Commandant Kolya n'avaient pas réussi à faire correctement leur travail en mettant à mal les défenses d'Atlantis. Pour ce faire, il se décida à envoyer un nouveau message vers le dirigeant Genii.

//Kolya !!! Vos équipes ne savent pas faire leur travail correctement ! Les Atlantes ont réussi par je ne sais quel stratagème à détruire un de mes vaisseaux, sans parler des dommages sur l'autre. Faites ce qu'il faut, bon sang !! Nous vous rejoindrons quand nous le pourrons. Terminé !//

Désormais bloqué au dessus de la planète, le Consul Althaïen allait devoir attendre un moment avant de pouvoir faire quelque chose avec son vaisseau car les réparations risquaient de prendre un moment vu l'ampleur des dégâts.

Hadan était en pétard et le mot était encore assez faible. Il n’en revenait toujours pas qu’on venait de détruire un de ses vaisseaux et il ne savait toujours pas comment. Après avoir passé un savon au Commandant Genii par radio et avoir reçu des « excuses » de la part de celui-ci, le Consul Althaïen était parti se passer les nerfs en arpentant les couloirs de son vaisseau endommagé. Les techniciens courraient dans tous les sens afin de réparer au plus vite les systèmes vitaux du bâtiment. Ils savaient tous que leur dirigeant pouvait être très barbare si on ne répondait pas à ses exigences dans les moindres délais. Personne n’avait grandement envie de finir dans une cellule au fin fond du Consulat. Donc pour que cela n’arrive pas, tous étaient en pleine effervescence.

Certaines sections étaient en pleine dépressurisation et ne pourrait être réparer qu’une fois revenu sur la terre ferme. Le plus important, était de de remettre en fonctionnement le second moteur pour vite se remettre en mouvement mais surtout, il fallait remettre le bouclier à pleine puissance afin de contrer une nouvelle attaque comme la précédente si cela devait arriver.

Les heures passaient et les bonnes nouvelles commençaient enfin à arriver, ce qui calma quelque peu l’agacement du dirigeant. Le bouclier avait repris du poil de la bête même si ce n’était pas encore la panacée et le moteur HS, donnait des signes de vie par intermittence. Mais si tout pouvait bien aller, cela ne serait pas drôle… Alors qu’Hadan s’était replié dans son bureau, une voix agaçante vient lui percer le tympan, en hurlant dans son oreillette.

// Noble Consul ! Nous avons détecté un nouveau vaisseau. Il est en approche ! //

De rage, le dirigeant tapa sur poing sur son bureau avant de se lever en trombe et sortit de la pièce. D’un pas rapide, il se rendit de nouveau en salle de commande et s’approcha de la personne qui lui avait crevé le tympan précédemment, l’attrapant par la nuque et lui plaqua la tête contre sa console de contrôle avec violence.

« La prochaine fois que tu m’annonces une mauvaise nouvelle, je t’étripe personnellement et sur le champ. C’est bien compris ? »

Le pauvre homme ne put qu’acquiescer en bougeant légèrement la tête alors que le Consul venait de le lâcher.

« D’où sort ce vaisseau ? »

« Il ressemble au vaisseau Atlante que nous avons déjà détruit. Ils ont dû appeler des renforts. Nous ne sommes pas encore opérationnelles pour nous défendre. Notre bouclier n’est qu’à 45% de ces capacités et le moteur manquant est toujours en cours de réparation. »

De plus en plus, le Consul se demandait si cette bataille pouvait encore être gagnée. Leur chance diminuait rapidement. Et pourtant, la retraite n’était pas une chose envisageable pour lui mais si cela devait être le cas, il serait très peiné de devoir la sonner. Il devait aussi penser à sauver son propre arrière train.

« Il nous tire dessus ! »

En effet, l’attaque du nouveau vaisseau Atlante ne se fit pas attendre. Les tirs reprirent mais ces derniers ricochèrent sur le bouclier, secouant la carcasse du vaisseau Althaïen. La panique  s'empara une nouvelle fois des occupants du vaisseau statique. ils étaient en plein dans leur ligne de mire et il ne manquait plus qu'une cible rouge et blanche accrochée sur le côté du vaisseau pour indiquer aux Atlantes où tirer pour en finir avec leurs ennemis. La riposte des Althaïens ne se fit pas attendre mais avait plutôt l'effet d'un pétard mouillé devant un pavillon de guerre flambant neuve du côté adverse.

"Bouclier à 30% Noble Consul, que devons nous faire ?"

Tout semblait perdu pour le Consul Althaïen. Les tirs des Atlantes endommageaient plus vite le vaisseau que les techniciens ne le réparaient. Hadan allait devoir se faire une raison même si cela lui faisait mal au cœur. Alors que le technicien attendait toujours une réponse de la part de son dirigeant, un autre arriva vers lui en courant, comme s'il avait le diable aux fesses.

« Noble Consul, le vaisseau Genii nous a contacté. Ils ont reçu l'ordre de partir directement du Commandant Kolya. Ils abandonnent Atlantis et partent par la Porte des Étoiles. »

A croire que le Genii aussi pensait que tout était perdu, à moins que ce dernier avait fini par faire tout ce qu'il avait à faire. Hadan espérait grandement que le Commandant n'avait pas oublié ce qu'il avait à faire et des choses qu'il devait lui ramener quand tout cela serait finit. Au moins, si les Atlantes n'ont pas pu être détruit entièrement, il aurait récupéré des informations sur la technologie de ses moins que rien.

Soudainement, les voyants sur les consoles repassèrent au vert. Les techniciens avaient ENFIN réussi à faire les réparations nécessaires afin de réparer le second moteur au plus vite pour filer rapidement de ce traquenard.

"Mettez les moteurs à plein régime, Nous rentrons sur Althaïs. Contactez le vaisseau des Geniis pour convenir d'un point de rendez-vous."

‌Désormais, il valait mieux plier les voiles quand il en était encore temps. Hadan rageait intérieurement de ne pas avoir pu détruire les Atlantes comme il aurait voulu. Il fallait espérer que les Geniis avaient assez fait de dégâts pour contenter l’esprit destructeur du Consul. Pour ça, il n’en doutait pas commençant à connaitre la réputation de ce peuple.

Sans se laisser prier, le pilote du vaisseau mit le plein gaz afin de fuir le combat, espérant que le vaisseau Atlante n'ai pas l'idée de les poursuivre afin de les exterminer pour de bon. Mais selon les données des radars, ce n'était pas le cas.

Maintenant que le vaisseau Althaïen rebroussait chemin, le Consul fulminait encore plus et alors qu'il rentra dans ses appartements, il se dirigea vers son bureau et de rage, projeta au sol tout ce qu'il pouvait y trouver, afin de se calmer comme il le pouvait. Une nouvelle fois, il avait été ridiculiser par ces Atlantes. Désormais, il ne lui restait plus qu'à réfléchir à la suite des évènements et voir ce que Kolya allait lui ramener.

Citation :

« Docteur... Je ne vous ai pas remercié tout à l'heure donc merci pour ce que vous avez fais. Vous nous avez permis de gagner un temps précieux. Continuer votre expérience. Elle pourra être utile à l'avenir. Je vous souhaite bonne chance. Maintenant... partez. »