Quoi d'neuf docteur - Feat Noah

L'installation sur la cité ressemblait à un tourbillon pour Déa. Elle n'était arrivée que depuis la veille, et avait l'impression de ne pas avoir arrêté de courir en tous sens depuis, entre la visite guidée de la cité, qui lui semblait avoir été totalement inutile vu qu'elle se perdait au moins trois fois par jour et que tous les couloirs se ressemblaient. Les téléporteurs, qu'elle regardait de travers, elle avait déjà du mal avec les ascenseurs classiques, alors, avec ses cabines qui fonctionnaient on ne sait comment, elle se demandait ce qui pourrait se passer si elle restait coincée entre deux destination dans une de ses boites.

Tout était nouveau, tout était fantastique ici, et elle avait parfois une impression d'irréalité, encore accentuée par la fatigue. Depuis qu'elle était arrivée, elle avait à peine dormi. Non que ses quartiers ne soient pas confortables, loin de là. Ils étaient relativement spacieux, avec un petit coin salon sous la fenêtre donnant sur les digues et l'océan, une salle de bain privative, un coin nuit avec un lit confortable. Elle avait connu des conditions de travail bien plus spartiates. Mais, l'excitation de la nouveauté et la rumeur de sa nouvelle vie n'avait pas été vraiment propice au repos. La cité ne dormait jamais vraiment, toute la nuit elle avait entendu des pas dans le couloir devant sa porte, des murmures de conversations étouffées dans les chambres voisines. Pour la personne toujours hyper-vigilante qu'elle était, même le bruit le plus ténu la sortait du sommeil quand il était inconnu.

Ce jour-là, elle avait plusieurs formalités administratives à accomplir. Notamment un check-up médical. Bien sûr, son état de santé avait déjà été évalué avant son départ, et elle avait dû fournir son dossier médical, mais il était normal, après un tel voyage, qu'elle soit à nouveau examiné à l'arrivée.

Son problème, c'est qu'elle n'arrivait pas à trouver l'infirmerie. Elle avait l'impression de tourner en rond depuis des heures. Elle avait déjà demandé son chemin deux fois. Curieusement, elle, qui sur terre avait un sens de l'orientation plutôt développé, était incapable de se repérer ici. Elle comprit qu'elle s'était à nouveau perdue lorsqu'elle commença à croiser des scientifiques avec leurs uniformes bleus.

Toute occupée à regarder autour d'elle si par hasard elle ne voyait pas un plan qui lui aurait indiqué où elle se trouvait, elle ne vit pas arriver en face d'elle deux hommes, qui pourtant étaient très bruyants, débattant avec ardeur d'un sujet qui semblait les diviser. Elle ne réalisa leur présence que lorsqu'elle bouscula l'un deux. Avant même qu'elle n'ait eu le temps d'ouvrir la bouche pour s'excuser, une exclamation agacée lui coupa la parole. Elle ne comprit pas les mots, c'était une langue qu'elle ne connaissait pas, mais vu le ton, elle comprit parfaitement le sens « Vous ne pouvez pas faire attention ?! »

Elle baissa les yeux, murmurant une excuse qui se noya dans celle que lui présenta l'homme d'un ton adouci.

« C'est moi qui m'excuse. » mumura-t-il alors qu'elle relevait timidement les yeux vers l'homme en face d'elle « Vous êtes nouvelle et vous êtes perdue ? » demanda-t-il d'un ton bienveillant.

Elle se contenta de hocher la tête, craignant si elle ouvrait la bouche de faire déborder ses yeux à marée haute. L'autre homme s'engouffra dans un labo, continuant de ronchonner, les laissant plantés au milieu du couloir. Elle se trouva embarrassée, observant son interlocuteur à la dérobée. Tout signe d'agacement semblait avoir disparu de son visage. Elle se sentit un peu rassérénée.

« Vous vouliez aller où ? » demanda-t-il.

« Je dois rejoindre l'infirmerie. » répondit-elle d'un air penaud.

Il sourit en la prenant par le coude.

« Venez » dit-il « Il y a un téléporteur au bout du couloir, il vous conduira directement à l'entrée de l'infirmerie. »

Elle poussa un soupir de soulagement et se laissa guider, observant à la dérobée son guide. Il devait avoir quelques années de plus qu'elle, des cheveux blond cendrés, un peu long, quelque peu ébouriffés, lui donnant un petit air de « savant fou », adoucis par un regard clair cerclé de lunette à fine monture métallique. Un gentil sourire, et un visage doux.

« Il y a longtemps que vous êtes arrivés ? » demanda-t-il

« Hier. » répondit-elle en secouant doucement la tête « Et depuis, je passe mon temps à me perdre. »
Il eut un nouveau petit sourire.

« Ne vous inquiétez pas, c'est normal, tout le monde est passé par là. » la rassura-t-il

Passant la main devant les cristaux du téléporteur, il déverrouilla la porte, et la précéda à l'intérieur pour lui expliquer le fonctionnement de la cabine. Au moment de ressortir, il se tourna vers elle pour lui tendre la main.

« Je crois avoir oublié de me présenter. Dr Radek Zelenka. »

Elle lui serra la main

« Dr Déa Sweet. » répondit-elle. « Merci pour votre aide »

« C'est normal. Bienvenue sur Atlantis. Au plaisir de vous recroiser un de ses jours. Nous aurons probablement l'occasion de travailler ensemble. » la salua-t-il en lui adressant un sourire plein de fossettes au moment où les portes se refermaient entre eux.

Quelques minutes plus tard, assise dans un des box, attendant l'arrivé du médecin chargé de lui délivrer son certificat médical d'aptitude, elle repensait à cette rencontre, inconsciente du sourire un peu niais qui flottait sur ses lèvres.

Quelques semaines après avoir fait enfin la paix avec Jenny, et accessoirement après avoir frôlé la noyade ensemble dans le hangar à Jumper, Noah pouvait enfin reprendre du service au sein de l’infirmerie. Son rétablissement n’avait pas été simple puisqu’il s’obstinait bien trop souvent à s’entraîner en salle d’entraînement, retardant la guérison de son épaule luxée, ainsi que de plusieurs blessures antérieures à cette mésaventure.

Il avait fallu un combat plus rude contre Ronon pour que le médecin soit mis à terre ; ce ne fût qu’à ce moment précis qu’il comprenait comment il avait pratiquement mettre à néant les soins médicaux qu’il recevait. Lui qui ne cessait de dire à ses patients de faire attention, de rester calme et d’être assidu médicalement parlant, voilà qu’il avait été pris à son propre jeu. Mais comment l’en blâmer après avoir subi deux tortures et une noyade ?

Au total, Noah avait failli mourir trois fois en à peine quelques mois. Un record pour lui… qu’il n’avait pas envie d’augmenter avant un long moment. Car en déambulant dans l’infirmerie, il devait admettre une nouvelle fois que sur Atlantis, frôler la mort était monnaie courante ! Autant éviter de la titiller au risque de la trouver su notre chemin trop rapidement. Ses risques étaient moindre dans l’infirmerie pour cette journée spéciale « check up » des nouveaux arrivants tout droit venus de la Terre.

Dans cette optique, Noah termina un cookie avec son café, tous deux ramenés par Kylee qui s’était évidemment douté qu’il aurait oublié de prendre une pause si elle n’était pas passée, malgré le fait qu’elle ne commençait son tour de garde qu’à la nuit tombée. Bien heureux de cette collation, le médecin attrapa sa tablette et se dirigea vers son futur patient, qui s’avérait être une patiente. Il s’approcha du box où on l’avait installée et lui tendit la main en souriant.

« Docteur Sweet ? Enchanté, je suis le Docteur Masen. Je vous demande un petit instant, le temps que je puisse prendre connaissance de votre dossier qu’on vient de me faire parvenir. »

Après lui avoir serré la main, Noah parcouru les premiers éléments de l’examen médical du Docteur Sweet, effectué sur Terre. Le regard sérieux rehaussé d’un froncement de sourcils, signe qu’il se concentrait pour n’omettre aucun détail. Il hocha la tête d’approbation.

« Votre spécialité en biologie marine vous a bien réussi, ça faisait un moment que je n’avais pas vu quelqu’un en excellente condition physique. Bonne endurance, aucun problème cardiovasculaire ni de respiration. »

Il releva les yeux vers le Docteur Sweet en souriant tout en posant sa tablette, avant de s’emparer de son stéthoscope et d’un tensiomètre qu’il plaça au bras de sa patiente.

« Le bilan sanguin est bon également. » Dit-il tout en prenant sa tension, avant de froncer des sourcils. « Par contre, votre tension est légèrement plus basse qu’à la normale. Je suppose que vous n’avez pas trop dormi depuis que vous êtes ici ? »

Noah eut un petit rire alors qu’il la regardait lui répondre comme si sa réponse allait mettre un frein à l’obtention de son certificat d’aptitude.

« Vous n’avez rien à craindre Docteur Sweet, aucun de nos patients n’avait une bonne tension après leur arrivée sur Atlantis, pas même moi. Lorsque je suis arrivé, j’ai voulu visiter tant de choses que je suis revenu juste à temps dans mes quartiers pour peindre le premier coucher de soleil que je verrai ici. »

Une voix masculine, chaleureuse et qui laissait entendre un sourire, la tira de ses pensée, la faisant sursauter légèrment. Elle lui offrit son plus joli sourire en saisissant la main qu'il lui tendait, espérant que sa distraction serait passée inaperçue.

« Je vous en prie. » Répondit-elle quand il s'excusa de prendre un instant pour consulter son dossier médical. D'un coté, ça l'arrangeait bien, ça lui laissait le temps de reprendre ses esprits, et d'observer un peu son interlocuteur.

Il avait un charmant sourire qui creusait de jolies fossettes sur ses joues, des cheveux un peu long et blonds balayaient son front. Il lui paraissait grand, mais bon, elle était assise, et de toute façon, du haut de son mètre cinquante-sept, elle était habituée à devoir lever la tête pour regarder ses interlocuteurs dans les yeux. Pour elle, quasiment tout le monde pouvait être qualifié de « grand ». Un physique que jeune premier qui ne collait pas vraiment avec l'idée qu'elle avait d'un médecin, mais c'était parce que son médecin de famille était un vieux monsieur de plus de 70 ans, plutôt guindé. Elle se surprit à se dire qu'il n'était pas désagréable à regarder, avant de réaliser qu'elle serait très mal à l'aise si elle devait avoir à faire à lui pour autre chose qu'un examen de routine.

Si elle en croyait l'expression de son visage, le contenu de son dossier médical le satisfaisait. Elle en ressentit un certain soulagement. Même si elle se doutait qu'elle n'aurait même jamais entendu parler d'Atlantis en cas d'incapacité physique, elle réalisa qu'elle était quand même un peu inquiète. Ça aurait été trop bête de faire le voyage jusqu'ici pour s'entendre dire maintenant « ah non, finalement, on va pas vous garder. »

Quand il reprit la parole ce fut pour lui confirmer cette impression.

« Oui, il faut croire que la plongé et la fréquentation du milieu marin sont bon pour la santé. » répondit-elle en riant un peu, tout en lui abandonnant son bras pour la prise de tension.

Elle ne fut pas surprise de surprendre un froncement de sourcil à la lecture du résultat. Elle savait déjà ce qu'il allait lui dire. Enfin, elle croyait le savoir, mais elle fut surprise.

« Non effectivement, j'avoue que je dors assez mal en ce moment. » Confirma-t-elle en haussant les épaules « Mais j'aurais plutôt cru qu'elle serait plus élevée à cause du stress. J'avoue que l'adaptation est encore plus compliquée que ce que j'avais imaginé. Il faudrait vraiment penser à mettre des plans dans les couloirs... Je passe mon temps à me perdre... Rien que pour venir de mes appartements à ici, je crois que j'ai dû parcourir au moins 3 kilomètres et passer par à peu près tous les couloirs. Heureusement, dans le secteur des labos, j'ai croisé un des scientifiques qui a eu l'amabilité de me guider jusqu'au téléporteur le plus proche, et même d'appuyer sur le bon bouton à ma place. » Expliqua-t-elle en riant, un peu surprise de sentir ses joues se colorer au souvenir du regard clair de son guide. « Le Docteur Zelenka d'après ce qu'il m'a dit en se présentant. Sans lui, je crois que j'aurais fini par me perdre pour de bon et j'aurais hanté ces couloirs jusqu'à la fin des temps. »

Même si elle s'y attendait, elle fut quand même soulagée lorsqu'il lui confirma que ce léger souci de tension ne serait pas un obstacle à l'obtention de son aptitude, avant de hausser un sourcil surpris lorsqu'il évoqua son passe-temps le premier soir de son arrivé.

« Vraiment ? Il faudra que vous me montriez vos œuvres ! » s'exclama-t-elle avant de rougir un peu et de se reprendre « Enfin, si ça ne vous dérange pas. Je suis bien placée pour savoir que certains artistes n'aiment pas forcément montrer leurs toiles. Ma mère était de ce genre. Pour une qu'elle acceptait d'exposer, il y en avait 20 entassées dans son ateliers et au moins 3 que même nous n'avions pas le droit de regarder. Curieusement, même les toiles qu'elle n'aimait pas du tout, elle n'arrivait pas à se résoudre à les recouvrir ou à les détruire.

Citation :

« Oui, il faut croire que la plongé et la fréquentation du milieu marin sont bon pour la santé. »

« Excepté certains endroits, dans Pégase je veux dire. » Répondit-il en la voyant froncer des sourcils.

« Ma fiancée, le Dr Knightley avait contracté une sorte de maladie via une bactérie, dans un lac sur une autre planète. Elle a frôlé la mort, depuis nous testons les eaux des nombreuses planètes que nous visitons, par mesure de précaution. »

C’est alors qu’après les vérifications du dossiers du Dr Sweet, Noah pris sa tension qu’il trouvait basse, ce qui ne le surprenait pas, ni lui ni sa patiente qui lui avoua très peu dormir ces derniers jours.

Citation :

« Mais j'aurais plutôt cru qu'elle serait plus élevée à cause du stress. J'avoue que l'adaptation est encore plus compliquée que ce que j'avais imaginé. Il faudrait vraiment penser à mettre des plans dans les couloirs... Je passe mon temps à me perdre... Rien que pour venir de mes appartements à ici, je crois que j'ai dû parcourir au moins 3 kilomètres et passer par à peu près tous les couloirs. Heureusement, dans le secteur des labos, j'ai croisé un des scientifiques qui a eu l'amabilité de me guider jusqu'au téléporteur le plus proche, et même d'appuyer sur le bon bouton à ma place.
Le Docteur Zelenka d'après ce qu'il m'a dit en se présentant. Sans lui, je crois que j'aurais fini par me perdre pour de bon et j'aurais hanté ces couloirs jusqu'à la fin des temps.»

Le médecin se mit à rire alors qu’il posait son stéthoscope sur le haut du buste de Déa, dont le cœur s’était accéléré lorsqu’elle évoqua l’un des scientifiques qui l’avait aidée à trouver le chemin jusqu’à l’infirmerie.

« Beaucoup de personnes pensent en venant ici que leur tension serait plus élevée tant ils sont excités d’être sur Atlantis. Mais ils veulent tout explorer de suite et oublient bien vite, avec l’adrénaline, le repos. Dormir est important, et comme vous aimez la plongée sous-marine, le bruit des vagues vous aidera sûrement à dormir. »

Noah avait bien évidemment remarqué les joues du Dr Sweet devenir légèrement rouge lorsqu’elle parla du fameux scientifique qui l’avait aidée un peu plus tôt. Se pourrait-il qu’elle ai eu un coup de cœur pour Zelenka ? Si c’était le cas, ce dernier n’avait certainement pas du s’en apercevoir tant il était absorbé dans ses recherches ! Avec le temps, peut-être que ça changerait.

« Le Dr Zelenka ? C’est un chic type, vous le croiserez beaucoup dans le cadre de votre travail respectif. »

Noah retira son stéthoscope et continua l’examen de routine, comme voir si Déa n’était pas malade en prenant sa température, toujours avec son air sérieux mais ravivé d’un petit sourire.

« Même s’il est à fond dans ses recherches, Zelenka répond toujours présent pour ceux qui ont besoin d’un coup de main, vous pouvez compter sur lui. Son collègue, le Dr McKay est un peu plus… » Grimace en repensant à ce cher Rodney. « Disons que s’il est trop de mauvais poil contre vous, menacez-le avec un citron, il y est allergique. »

Pour avoir vu John mettre en œuvre cette technique, le médecin pouvait dire que ça fonctionnait du tonnerre ! Même si Rodney était le parrain de Megane, la nièce de Noah, ce dernier admettait bien volontiers que le scientifique était rageant parfois mais au fond, c’était quelqu’un de bien.
Par la suite, la conversation dériva sur les tableaux que le trentenaire peignait à ses heures perdues, même si pour le moment il n’avait plus trop le temps pour ça. En s’installant sur la chaise roulante face à Déa, il eut une mine surprise mais également réjouie lorsque celle-ci lui indiqua que sa mère était peintre.

« Hey ! Ne soyez pas gênée de me demander, ça me ferait très plaisir de vous montrer ce que j’ai peint depuis mon arrivée ici, bien au contraire. Il n’y a qu’avec le Major Lorne que je peux parler de peinture puisqu’il est lui-même peintre quand il le peu, un œil neuf et qui a déjà vu des œuvres via sa mère serait bénéfique pour lui et moi. »



Noah était réellement heureux de pouvoir montrer ses peintures à Déa, ainsi que celles de Lorne lorsqu’il préviendrait ce dernier. Ce genre d’occasions ne se présentait pas souvent sur Atlantis, puisque peu de personnes ne s’intéressaient à l’art, ce qui était bien dommage…

« Gardez les yeux bien ouverts s’il-vous-plaît. »

Le médecin passa un faisceau lumineux au niveau des pupilles de Déa qui réagissaient parfaitement. Il acquiesça d’un signe de tête et attrapa sa tablette pour signer le certificat d’aptitude de la jeune femme.

« Tout est parfaitement en ordre mais ça, il ne fallait pas trop s’en douter. Quelques bonnes nuits de sommeil pour remonter votre tension et ce sera parfait ! Est-ce que vous avez besoin d’autre chose ? » Demanda-t-il en reposant sa tablette tout en portant son regard sur elle.

La première impression que lui avait laissée le médecin se confirma lors de son examen. Il était agréable, et il avait une façon tout à fait naturelle de mettre les gens à l'aise, n'hésitant pas à illustrer ses propos d'anecdotes personnelles. Elle ouvrit des yeux horrifiés lorsqu'il expliqua les risques qui pouvaient exister à se baigner dans certaines étendues d'eau de certaines planètes de cette galaxie.

Bien sur, sur terre aussi il y avait des endroits où il valait mieux éviter de mettre un orteil, que ce soit pour des causes naturelles, comme certains lacs volcaniques qu'on pouvait trouver en Ethiopie ou en Amérique Centrale, dont la couleur bleu turquoise était plus un signe de danger qu'une invitation à la baignade à cause de leur acidité capable de ronger un corps en quelques heures, ou des causes malheureusement plus humaines, comme certains égouts à ciel ouverts dont le plus triste exemple était le Gange. Mais sur terre, soit l'absence de faune et de flore aux alentour annonçait la couleur, soit, rien que l'odeur et les OFNI (Objets Flottants Non Identifiés) décourageaient toute velléités de baignades. De ce qu'il expliquait, ici, les signes n'étaient pas aussi clairs, ou tout au moins, les Terriens ne savaient pas les détecter.

« Je suis heureuse de savoir qu'elle s'en est remise. J'espère qu'elle n'a pas gardé de séquelles. C'est vrai que dans un environnement aussi particulier, ce ne doit pas être toujours évident de repérer les dangers auxquels on n'est pas préparés. » répondit-elle.

La conversation dériva sur sa tension, sur son manque de sommeil. Elle hocha la tête quand il lui expliqua qu'elle n'était pas un cas unique, que presque tous les nouveaux arrivants connaissaient ce genre de désagrément à leur arrivée, elle n'en doutait pas. Elle sourit quand il évoqua le bruit des vagues qui pourrait lui servir de berceuse.

« Oui, c'est vrai que le bruit des vagues, même déchaînées à toujours un effet apaisant sur moi. Malheureusement, je ne pense pas que la fenêtre de mes quartiers puisse s'ouvrir, ou alors c'est que je n'ai pas trouvé comment il faut s'y prendre. » soupira-t-elle avant de poursuivre en riant « Mais bon, vu qu'il m'a fallu plusieurs heures pour comprendre le système d'ouverture de la porte d'entrée, peut être que rien n'est perdu. »

Le contact du stéthoscope sur sa peau la fit légèrement frissonner, et lui fit également prendre conscience du fait qu'elle était en petite tenue en face d'un docteur bien trop séduisant. En d'autres temps et d'autres lieux, et surtout s'il ne lui avait pas dit qu'il était fiancé elle aurait peut-être eu la tentation de tenter sa chance.

C'est à cet instant qu'il prononça le nom de son « sauveur », elle se sentit s'empourprer légèrement, et elle était sure qu'en médecin expérimenté, il n'aurait pas manqué la légère variation que son trouble avait imprimé à la course de son cœur. Surtout après qu'il lui eut expliqué que vu ses compétences et celles de Zelenka, ils seraient peut-être appelés à travailler de concert.

Plus que le trouble un peu niais qu'elle ressentait pour le scientifique, et qu'elle ne comprenait pas vraiment, elle s'inquiétait de ce qu'une collaboration pourrait donner. Elle se connaissait assez pour savoir que quand elle était troublée par quelqu'un la professionnelle sérieuse et compétente qu'elle était pouvait devenir la plus parfaite des cruches maladroites. Rien que cette perspective la terrifiait.

Elle s'efforça de se calmer, ce n'était probablement qu'une réaction un peu extrême à la gentillesse dont il avait fait preuve envers elle dans un moment où elle se trouvait en difficulté et particulièrement stressée. Elle attendrait une prochaine rencontre pour décider s'il y avait lieu de s'inquiéter.

Heureusement, la tirade du Docteur Masen concernant McKay la fit éclater de rire.

« Je crois avoir eu l'occasion de le rencontrer, même s'il n'a pas daigné se présenter. Le docteur Zelenka avait une conversation très animée avec un autre scientifique quand je l'ai croisé. Tellement animée, que je n'ai pas compris ce qu'il disait, comme s'il parlait une langue étrangère. D'après votre description, il me semble bien qu'il s'agissait de ce Dr McKay. » Elle reprit un peu son calme, mais garda un sourire espiègle « Et bien, je doute que ce cher docteur McKay et moi devenions de grands amis. Il se trouve que j'adore les agrumes, et que j'ai depuis des années pris l'habitude de boire de l'eau citronnée. » Elle haussa les épaules avant de reprendre d'un ton moqueur « Mais bon, j'imagine que tant que je ne l'embrasse pas, il ne risque rien. »

Le docteur s'assit sur la chaise en face de la table d'examen et son visage s'éclaira quand la conversation dévia vers la peinture et l'art.

C'est en lui braquant une lampe dans les yeux pour vérifier ses réflexes pupillaires qu'il lui fit part de son enthousiasme à l'idée de partager ses œuvres, et celles d'un certain Major Lorne, avec elle. Elle fut un peu surprise d'apprendre qu'un militaire de carrière pouvait avoir ce genre de passion. Les préjugés ont la vie dure, même dans un esprit ouvert.

L'examen terminé, il s'assit à son bureau pour signer son certificat d'aptitude, la rassurant sur son état, lui conseillant quelques bonnes nuits de sommeil et lui demandant si elle avait besoin de quelque chose.

Elle réfléchit un instant.

« Et bien, médicalement, j'avoue que si vous pouviez me donner quelque chose qui m'aide à me détendre un peu, ça ne serait pas de refus. » Elle marqua une pause avant de reprendre « Et, je serai ravie de voir vos œuvres et celles du major. » Elle réfléchit un instant, penchant la tête sur le côté avant de continuer « Puisque nous sommes déjà trois à aimer la peinture et le dessin sur la cité, ça pourrait être sympa qu'on crée un club ? »

À peine les mots prononcés elle réalisa ce que sa proposition pouvait avoir de quelque peu prématurée, voire indécente. Après tout, elle ne connaissait le Dr Masen que depuis quelques minutes à peine. Elle espéra qu'il ne se formaliserait pas de sa spontanéité.

Tout en examinant Déa, Noah pouvait voir que celle-ci était vraiment sincère en lui indiquant qu’elle était soulagée de savoir Kylee sortie d’affaires. Entre ça et ses joues rosies lorsqu’ils parlaient de Zelenka, l’instinct du médecin savait que cette nouvelle venue sur Atlantis avait une belle âme… il perdit son sourire quelques secondes en pensant à la nouvelle vie qu’elle aurait ici. L’exploration, les découvertes mais aussi le danger… Noah espérait que Déa ne ferait pas partie de ceux qui semblaient abonnés au kidnapping et à la torture…
Son sourire revint aussitôt pendant qu’il continuait l’examen.

« Elle va très bien, merci. Vous pourrez sûrement la croiser mais en dehors de l’infirmerie. Sinon ça signifierait que vous êtes blessées à la tête. Sa spécialité est la neurologie. »

Le trentenaire ne pu que s’esclaffer lorsque Déa lui avoua ne pas avoir réussi à ouvrir la porte de ses quartiers avant un certain temps, alors que les portes de sa baie vitrée restaient désespérément fermées…

« Désolé je… disons qu’aucun nouvel arrivant sur Atlantis ne m’avait fait ce coup-là. Peut-être qu’ils étaient trop honteux pour le dire… vous êtes spontanée, une qualité que j’ai en haute estime ! »

Par la suite, et alors qu’il l’examinait avec son stéthoscope, Noah resta imperturbable lorsque Déa eut un frisson. Cet outil médical étant assez froid de base, elle n’était pas la première à avoir ce genre de réaction. Cependant, il ne pu s’empêcher de remarquer que la jeune femme rougissait une fois de plus lorsqu’il prononça le nom de Zelenka ! Il semblerait donc qu’elle en pincerait pour le scientifique qui n’avait pas encore trouvé chaussure à son pied. Une idée lui vint mais pour le moment, il devait terminer son boulot. Ce qui n’était pas simple en entendant le cœur de Déa battre un peu plus vite que la normale par rapport à Zelenka… il changea alors presque de sujet en lui parlant de Rodney et de son allergie aux agrumes si jamais il cherchait un peu trop sa nouvelle collègue qui éclata de rire et se calma tout aussitôt. Le sourire aux lèvres, il hocha la tête en entendant mieux son cœur et constata qu’il n’y avait rien d’anormal de ce côté-là également.

Citation :

« Je crois avoir eu l'occasion de le rencontrer, même s'il n'a pas daigné se présenter. Le docteur Zelenka avait une conversation très animée avec un autre scientifique quand je l'ai croisé. Tellement animée, que je n'ai pas compris ce qu'il disait, comme s'il parlait une langue étrangère. D'après votre description, il me semble bien qu'il s'agissait de ce Dr McKay. »

« C’est effectivement lui ! »Dit-il en rangeant son matériel médical. « Il est casse-pied, mais il a un bon fond… »

Citation :

« Et bien, je doute que ce cher docteur McKay et moi devenions de grands amis. Il se trouve que j'adore les agrumes, et que j'ai depuis des années pris l'habitude de boire de l'eau citronnée. Mais bon, j'imagine que tant que je ne l'embrasse pas, il ne risque rien. »

L’espièglerie de Déa le fit rire alors qu’il s’installait sur le tabouret en face d’elle.

« Oh à mon avis ce n’est pas lui qui vous intéresse. »

Noah lui fit un clin d’œil alors que la jeune femme s’empourprait. Évidemment, il parlait de Zelenka ! Pour qu’elle ne soit pas trop longtemps mal à l’aise, il termina son examen oculaire puis lui demanda si elle avait besoin de quelque chose médicalement parlant. Il repris sa tablette en mains et vint lui prescrire ce dont elle avait besoin pour dormir, tout en souriant par rapport à l’idée qu’elle venait d’avoir. En reposant sa tablette et relevant de nouveau les yeux vers elle, il pu constater qu’elle était mal à l’aise, sûrement pour avoir parlé trop vite.

« Je vous ai prescris un léger anxiolytique pour vous aider à vous endormir. Un demi comprimé chaque soir pendant une semaine, puis vous espacerez la prise à un soir sur deux, puis sur trois, pendant encore deux semaines. » Cherche son regard quelque secondes et hoche la tête en souriant. « Et le Major Lorne et moi-même vous montrerons nos œuvres lorsque le club sera créé mais avant… »

Noah attrapa un carnet ainsi qu’un stylo et y nota durant quelques minutes des informations qu’il lui tendit.

« Voici les noms des personnes qui forment le club des joueuses de poker. Comme vous m’aviez parlé d’intégration au début, j’ai pensé que quelques soirées entre filles dans la semaine pourrait vous plaire. »

Tous deux se levèrent alors que Déa le remerciait de cette attention. Il la raccompagna jusqu’aux ascenseurs Lantiens. Au grand étonnement de la jeune femme, Noah s’y engouffra avec elle et appuya sur le bouton qui les emmènerait directement vers le secteur des scientifiques. Il lui demanda de la suivre et eut un petit sourire espiègle en entrant dans un bureau avec elle.

« Ah Radek ça tombe bien, je vous présente une nouvelle collègue, le Docteur Déa Sweet. » S’écarte pour les laisser se serrer la main. « Mais vous vous connaissez déjà donc, je vais vous laisser. »

Noah tourna les talons et s’en alla, avant de lever un doigt en se retournant vers les deux scientifiques.

« Au fait, le Dr Sweet n’arrive pas à ouvrir les portes de la baie vitrée dans ses quartiers, vous pourrez l’aider ? »

Après avoir entendu la réponse positive de Zelenka, le médecin fit un clin d’œil à Déa qui, il l’espérait, saisirait l’opportunité d’en apprendre un peu plus sur celui pour qui elle en pinçait littéralement.

« Alors j'espère qu je n'aurais pas besoin des services de votre compagne » répondit-elle en riant.

Finalement, cette visite médicale avait été plus agréable qu'elle n'aurait pu le penser. Le Dr Masen était plutôt sympathique et non dénué d'un certain humour, il accueillit avec un certain enthousiasme son idée de club. Elle en fut heureuse. Ça lui donnerait l'occasion de partager son goût pour le dessin avec d'autres amateurs. Et même si elle ne connaissait pas encore le fameux Major Lorne, s'il était aussi sympathique que le Docteur, ce serait probablement des moments très agréables.

Elle se sentit rosir lorsque Noah la taquina, sous-entendant qu'il avait bien compris que ce n'était pas vers McKay qu'était tourné son intérêt. Finalement, après avoir validé la paperasse, lui avoir prescrit un léger anxiolytique pour l'aider à passer le cap des premiers jours, il lui tendit une liste de noms, lui parlant de soirée poker entre filles. Elle rit un peu, elle n'était pas spécialiste du Poker, même s'il lui était arrivé d'y jouer parfois. Après tout, ça pouvait être sympa de faire connaissance avec d'autres habitantes de la cité lors d'un événement plus léger.

Noah la raccompagna. Elle s'étonna de le voir monter dans le téléporter avec elle, elle s'étonna encore plus de voir où ils arrièrent. Retour à la case départ, en l'occurrence le secteur des labos. Elle le regarda en haussant un sourcil dubitatif, s'inquiétant vaguement du petit sourire espiègle qui flottait sur ses lèvres lorsqu'il lui fit signe de la suivre. Mais elle obtempéra, curieuse.

Elle se figea lorsqu'elle l'entendit interpeller Radek. Et lui lança un regard tout à la fois incrédule et vaguement contrariée, et même si elle resta sans voix, il ne pouvait pas avoir raté le contenu de ses pensées. *« Non mais sérieux ?! »*

Avant même qu'elle n'eut le temps de retrouver sa capacité à parler, il la fit taire d'un geste et commença à s'éloigner, avant de se retourner à nouveaux vers un Radek qui regardait sa nouvelle collègue, sans trop savoir ce qu'il devait en faire, et une Déa figée, pour expliquer à Radek qu'elle rencontrait quelques soucis avec l'ouverture des portes et fenêtres de ses quartiers.

Elle fusilla Noah du regard, secouant légèrement la tête.

Le visage de l'astrophysicien s'éclaira, pensant avoir compris pourquoi Noah lui avait ramené le petit chat perdu qu'il avait lui-même envoyé à Noah quelques minutes plus tôt.

« Pas de soucis ! » répondit-il au toubib avant de se tourner vers la jeune femme. « Si vous voulez, je peux passer vérifier le système d'ouverture de votre baie vitrée. Il arrive parfois qu'il y ai des dysfonctionnements. »

Déa cligna des yeux. Au moins, elle avait sa réponse. Travailler avec le Dr Zelenka allait probablement être un peu compliqué, vu qu'elle avait déjà du mal à trouver deux neurones pour répondre à une simple affirmation.

« Je... Heu, enfin, vous devez avoir beaucoup de travail... Je.. » Coina-t-elle littéralement avant de s'éclaircir la voix et de reprendre « Je ne voudrais pas vous faire perdre votre temps. »

Zelenka sourit avant de se détourner pour attraper une tablette sur une paillasse, sans même remarquer le trouble de son interlocutrice.

« Non-non, ne vous inquiétez pas, ça ne me dérange pas du tout. Je vous suis. »

Déa se contenta de hocher la tête, avant de tourner les talons et de se figer à nouveau dans le couloir, incapable de se repérer et de retrouver par quel côté elle devait aller pour retrouver le chemin de son nouveau logis. Radek la regarda, attendant un geste ou un mot, et elle eut l'impression qu'elle allait fondre en larmes au moment de lui dire :

« Je crois que je suis de nouveau perdue. Je ne sais pas comment retourner à ma chambre. »

Il rit, tapotant sur sa tablette avant de lui montrer l'écran sur lequel s'affichait son nom et la localisation de ses quartiers sur une carte de la cité.

Elle sourit.

« Je crois qu'il me faudrait un de ses trucs. »

Radek ne sembla même pas l'entendre. En même temps, elle n'était même pas sure que sa voix n'ait été plus qu'un murmure.

« Oh, et bien, ça tombe bien, il faut que j'aille récupérer quelques documents dans mes quartiers, et il se trouve que nous sommes voisins. »

Elle fut consternée, et se laissa guider, se demandant comment elle allait pouvoir gérer les émotions qui lui faisait perdre ses moyens si en plus de devoir travailler avec lui, elle le croisait devant sa porte tous les matins. Pour le moment, imaginer de quelle façon elle pourrait faire passer l'envie à Noah de jouer les entremetteurs lui paraissait un bon dérivatif.

C'est donc, en imaginant glisser une méduse dans son café, une anguille électrique dans sa baignoire ou peut être quelque chose de plus exotique qu'elle suivit Zelenka jusqu'à secteurs où se trouvaient leurs quartiers.