La réconciliation au bout du tunnel

Beaucoup de choses s’étaient passé depuis ces derniers mois, peut-être même un peu trop. Même si Jenny allait un peu mieux, du moins en apparence, John aimait bien prendre un peu de temps pour lui. Surveiller Jenny à longueur de temps était fatiguant à la longue. Et en cette fin d’après-midi, il avait laissé femme et enfant derrière lui pour aller s’offrir une petite bière à la salle de détente avant de rentrer dans ses pénates pour la soirée.

John profitait grandement de cet instant de solitude. Personne pour l’embêter alors que la salle de détente était tout de même bien remplie. Seul le léger brouhaha environnant lui parvenait aux oreilles. Il profitait de ces rares moments de tranquillité pour siroter une bonne petite bière bien fraîche que le barman lui avait servie. Cela lui permettait de décompresser et au moins, il pensait à autre chose qu’à ses tracas quotidiens qui le hantaient depuis plusieurs mois.

Mais à croire que le mot tranquillité n’avait aucune valeur sur cette cité. Pour un oui ou pour un non, on venait vous déranger. A croire qu’Atlantis, n’était pas assez grande pour éviter de se coller les uns aux autres. Tout en buvant une gorgée de sa bière, du coin de l’œil, il vit une silhouette bien connue, qui vint s’asseoir sur le tabouret libre à côté de lui. John ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel tout en poussant un long soupir bien bruyant. Il ne prit même pas la peine de tourner la tête vers le médecin.

John avait vraiment du mal à faire l’impasse sur ce qui c’était passé entre eux. Jenny, de son côté, avait réussi à se rabibocher avec lui et elle avait même essayé d’arrondir les angles entre les deux hommes mais sans véritable succès. Quand Noah fût installé à côté de lui, il commanda une bière pour lui mais aussi pour le militaire. Peut-être un gage de bonne volonté de sa part mais John n’en avait rien à faire.

« La même chose que le Colonel Sheppard s’il-vous-plaît… et vous lui remettez une deuxième bière. »…  « C’est ma tournée. »

**- Il veut quoi lui ? Un merci ? Il peut rêver.**

« Alors… comment tu vas en ce moment ? »

**- Il croit vraiment qu’on est potes ou quoi.
- Il veut peut-être faire la paix.
- Peut-être mais pas moi.**

« J’allais bien avant que tu arrives. Mais ce n’est pas grave, je vais faire avec vu que tu es là maintenant, » dit-il alors qu’il détourna la tête légèrement vers Noah avant de boire une nouvelle gorgée de sa bouteille, quasiment vide. Mais à cet instant, il vit une « particularité » chez le médecin qui ne manqua pas de faire sourire légèrement le militaire. Noah arborait une tresse dans ces cheveux. Pourquoi pas mais qu’est-ce qui pouvait avoir l’air bête et je reste poli.

« Je ne savais pas que Kylee s’était mis à la coiffure. Si elle tente une reconversion, dit lui toute suite d’arrêter, ça vaut mieux. »

Le militaire était toujours en froid contre Noah mais l’était encore plus envers Kylee. Il n’arrivait pas à pardonner ce qu’elle avait osé faire en sauvant Sylas de la mort. Mais d’un autre côté, il s’en voulait tout de même d’avoir réagi de la sorte sous le coup de la colère. Le pardon auprès de la doctoresse serait le bienvenu mais chaque chose en son temps.

« Bon, je peux savoir ce que tu me veux ? Parce que c’est bien gentil de m’offrir une bière mais ça fait des mois qu’on s’évite donc il y a bien une raison », lança-t-il d’un ton assez sec, avant de termine totalement sa première bière.

Citation :

« J’allais bien avant que tu arrives. Mais ce n’est pas grave, je vais faire avec vu que tu es là maintenant. »

Citation :

« Je ne savais pas que Kylee s’était mis à la coiffure. Si elle tente une reconversion, dit lui toute suite d’arrêter, ça vaut mieux. »

Noah avait choisit son mauvais jour pour venir discuter avec le militaire. De toute façon dès qu'il s'agissait du médecin, ce n'était jamais le bon jour. Le Colonel n'en revenait toujours pas que Jenny avait fait la paix avec lui et qu'ils étaient redevenu amis. Il pourrait faire un effort de ce côté là, mais il était rancunier et faire la paix n'allait pas être chose facile, même si Noah lui avait offert une bière, en guise de signe de paix. Pour ne pas faire durer les choses, John avait préféré rentrer directement dans le tas, mais en voyant cette magnifique petite tresse dans la chevelure du médecin, il ne put s'empêcher de ne pas en parler, en écorchant au passage Kylee pour son plus grand plaisir. Mais chose qu'il n'avait pas prévu, c'est que c'était tout sauf Kylee lui avait fait cette coiffure mais Mégane.

« Tu oses critiquer les talents de coiffeuse de ta fille ? ... J’étais passé à tes quartiers avant de savoir que tu étais ici, d’où la tresse faite par les soins de Megane et que j’avais totalement oublié… la honte, je me suis baladé comme ça jusqu’ici… »

Sur le moment, John se trouva très con et ne savait plus trop quoi dire. Oui il venait d'insulter le magnifique travail de sa petite fille chérie. Quelle honte ! Même si c'est moche, on est censé dire que c'est bon, c'était la règle quand on est parents. Par chance, elle n'était pas là pour l'entendre et il fallait espérer que Noah n'allait pas lui répéter. Il aurait le droit à des remontrances de la part de son enfant.

"Venant d'une fillette, ça me choque moins. Mais oui, tu as du passé pour un con sur tout le trajet."

Non, John n'avait pas envie de faire dans la dentelle avec lui. Après tout, il fallait dire les choses. Le mensonge, c'est mal, c'est ce qu'on apprend à tous les enfants dès leur plus jeune âge. Ne répondant pas à sa provocation, le chirurgien continua sur sa lancée.

« D’ailleurs j’avais apporté un pack de bière blonde amer, je l’ai laissé à Jenny pour vous deux. »

A croire qu'il cherchait vraiment à l'acheter avec des bières. Il le prenait pour un alcoolique ou quoi ? D'un autre côté, s'il avait une petite soif, il n'irait pas chercher bien loin. Il n'aurait qu' à ouvrir son frigo. Il le remercierait surement un jour pour cela. Cependant, ce n'était pas à l'ordre du jour. John reprit ce qu'il devait lui dire avant d'être interrompu pour cette tentative de coiffure ratée, il fallait bien le dire. Mégane ne sera jamais coiffeuse. Il en vint enfin au fait. Qu'est-ce que le médecin voulait ? Au fond de lui, John le savait mais il ne souhaitait pas se l'avouer. Il voulait s'excuser. Il le laissa parler pour écouter ce qu'il avait à dire, tout en entamant la bière que son ex ami lui avait commandé. Il n'allait pas rechigner dessus, de plus, elle était ouverte et une bière chaude, n'est jamais bonne à boire. Toujours du coin de l'oeil, il vit son interlocuteur se tourner complètement vers lui pour continuer son discours.

« Ok ok… » « J’ai merdé la dernière fois que nous avons… « discuté » à la porte de mes quartiers, par rapport au fait que je me suis comporté comme un abruti auprès de Jenny juste avant ça. Je m’en suis bien rendu compte rapidement. Bref, si je suis là, c’est pour m’excuser de mon comportement, de mes paroles dites ce jour-là. »

John ne répondit rien sur le moment, trop occupé à réfléchir aux mots qu'il venait d'entendre. De plus, il resta stoïque, ne bougeant pas d'un poil, ne prenant même pas la peine de se tourner vers lui. Il lui faisait ces plus plates excuses comme il s'en était douté. Maintenant, il ne restait plus qu'au militaire à choisir si oui ou non, il devait les accepter. Avec le temps, John avait réfléchit à ce qui s'était passé ce soir là dans les quartiers du médecin. Lui aussi avait mal agit. Le militaire devrait aussi lui faire ses excuses. Il lui avait tout de même envoyer son poing dans la figure. Ses émotions avaient parler pour lui à ce moment là. Cela pourrait être perçu comme une excuse bidon mais la vérité. S'il acceptait les excuses de Noah, il allait se sentir obliger lui aussi d'en faire. Mais cela ne le tuerait pas, au contraire. Au moins, il n'y aurait plus de tension entre eux, même si leur relation n'allait pas revenir au beau fixe comme avant de si tôt. Il faudrait faire des efforts des deux côtés. Et oui, John n'était pas un homme facile à avoir même avec une bonne bière. Très bonne bière même car Noah en était déjà à sa troisième alors que John n'en était même pas à la moitié de sa seconde. Soit, le médecin avait une bonne descente, soit il mettait ça sous le coup du stress. Il fallait espérer qu'il tienne un minimum l'alcool car John ne se voyait pas ramener le médecin, rond comme une queue de pelle, à travers les couloirs de la cité. Et surtout, il serait surement obliger de faire face à Kylee et ça, il ne le voulait pas. Pas tout de suite du moins, chaque réconciliation à la fois. S'il suffisait de boire une bière pour se réconcilier avec toutes les personnes avec lesquelles ont était en froid, il y aurait beaucoup trop d'alcoolique sur cette cité.

Buvant une grande gorgée d'un seule traite, le leader militaire finit tout de même par détourner la tête vers Noah, qui  n'avait pas bouger d'un centimètre, attendant une réponse de la part de son partenaire.

"Oui tu as merdé, je ne vais pas te dire le contraire. Mais sache que je suis une personne qui ne pardonne pas aussi facilement. Je l'ai toujours en travers de la gorge car s'il y a bien une chose que je ne supporte pas, c'est qu'on s'en prenne à ma femme. Étant amis, je ne pensais pas que tu serais capable de ça. Tu as réussis à te réconcilier avec Jenny, c'est très bien, mais ne compte pas que ça soit si simple avec moi."

Il fit volte face et se réinstalla droit, face au barman qui prenait bien soin d'essuyer ces verres. A croire qu'il écoutait la conversation des deux hommes. La curiosité est un vilain défaut.

"Tu vas devoir m'offrir plus de bières pour cela", plaisanta-t-il en direction du médecin alors qu'il prit une nouvelle gorgée. Peut-être qu'une petite note d'humour ne ferait pas de mal.

**- Bon alors, tu te décides à faire tes excuses toi aussi ?
- Et puis quoi encore, c'est lui qui s'excuse, pas moi.
- Oui mais lui ne t'a pas frappé alors que toi oui.
- C'est pas faux.**

John était rentré dans la discussion de manière assez "frappante" avec lui et pour ça, il s'en voulait. On frappe et on discute après. Un bon petit militaire bien formé. Mais dans certaine situation, c'était loin d'être LA meilleure solution.

"Et puisqu'on est dans les remords, je m'excuse de t'en avoir coller une. Disons que je n'étais pas dans mon bon jour. Je me suis laissé emporter et j'en suis désolé."

Petit à petit, l'oiseau fait son nid. Si chacun y mettait du sien, ils finiraient par se rabibocher.

Citation :

"Venant d'une fillette, ça me choque moins. Mais oui, tu as du passé pour un con sur tout le trajet."

Citation :

"Oui tu as merdé, je ne vais pas te dire le contraire. "

Citation :

"Mais sache que je suis une personne qui ne pardonne pas aussi facilement. Je l'ai toujours en travers de la gorge car s'il y a bien une chose que je ne supporte pas, c'est qu'on s'en prenne à ma femme. Étant amis, je ne pensais pas que tu serais capable de ça. Tu as réussis à te réconcilier avec Jenny, c'est très bien, mais ne compte pas que ça soit si simple avec moi."

Citation :

"Tu vas devoir m'offrir plus de bières pour cela"

Citation :

"Et puisqu'on est dans les remords, je m'excuse de t'en avoir coller une. Disons que je n'étais pas dans mon bon jour. Je me suis laissé emporter et j'en suis désolé."

John n’en croyait pas ses oreilles. Il venait de présenter ses excuses au médecin et lui n’en voulait pas car soi-disant, il  n’avait pas à le faire ? C’était vraiment le monde à l’envers. Le militaire aurait mieux fait de se la fermer en fin de compte. A croire qu’il que le militaire avait un peu trop frappé fort le médecin. Le coup porté avait dû atteindre le cerveau. Ou alors, c’était le deux bières qu’il avait quasiment bus coup sur coup qui lui montait au cerveau.  Même le barman trouvait ça de plus en plus bizarre. John ne l’avait jamais vu boire autant ou tout du moins aussi vite. A ce rythme-là, à la fin de la troisième, il allait vraiment finir saoule à rouler sous le bar. Il s’était déjà pris la honte avec sa tresse donc rouler sous un bar, ne serait que la continuité. Il ne serait plus à ça près.

« Noah, il n’y a plus rien à dire. Ce qui a été dit, est dit de toute façon. On ne va pas remonter le temps pour changer tes paroles. Il faut juste apprendre à vivre avec. Donc oui, tu aurais dû la fermer ce jour-là mais bon, tu l’as ouvert et tu as dit ce que tu avais à dire, même si ça aurait pu être dit autrement. Point final. »

A croire que Noah aimait bien remué le couteau dans la plaie. Oui il s’excusait mais on avait compris, pas besoin d’en rajouter. Ce souvenir était bien assez douloureux pour ça. Jenny avait pardonné un peu trop facilement au gout du militaire. Mais lui aussi commençait à ne plus trop en vouloir à son « ami » médecin. Le voir s’aplatir comme ça devant lui, était peut-être pour ça. Et le pire dans tout ça, c’est qu’il en rajouta une couche.

« T’aurais vraiment du m’abattre John. J’étais trop présent quand vous n’en aviez pas besoin, et pas assez, voire pas du tout quand vraiment vous aviez besoin de moi. […] Je n’ai même pas réussi à le tuer, on m’en a empêché bien avant que j’arrive à sa cellule « VIP ». Quel piètre ami je fais. »

S’il y avait bien une chose dont John ne souhaitait pas entendre, c’était bien ça. Parler de cet enfoiré de Sylas, qui se la coulait douce. Il ne savait même pas s’il était toujours en quarantaine ou s’il avait de nouveau élu domicile dans les bas-fonds de la cité et il ne cherchait même pas à le savoir. Il valait mieux pour lui car John serait capable d’aller finir le boulot. Il avait bel et bien entendu parler des tentatives du médecin d’aller lui aussi finir le travail de John mais sa « charmante » fiancée s’était une nouvelle fois interposée à son deuxième essai. A croire qu’elle aimait foutre sa merde. Il finissait même par croire que Sylas avait un ange gardien qui veillait sur lui tout là-haut. Comment était-ce possible qu’on veuille bien aider un psychopathe et qu’on laisse mourir un enfant ? C’était vraiment le monde à l’envers. John n’avait même pas réessayé car de toute façon, on l’aurait vu venir à des années lumières, de plus, Weir préférait le garder en vie car il savait des choses sur ce qui était en train de se passer dans Pégase. Il pourrait surement être encore utile. Un abruti comme lui capable de savoir des choses, cela étonnait beaucoup le militaire. C’était une perte de temps de le garder.

Pour réprimander son envie de meurtre naissante, il serra ses doigts autour de la bouteille qu’il avait dans les mains, jusqu’à ses phalanges deviennent blanches. Il finit même par se descendre le restant de sa seconde bouteille de bière d’une seule traite avant de claquer son cadavre sur le comptoir du bar, ce qui fit sursauter le barman qui essuyait tranquillement ses verres dans un coin.

« Je crois que si tu continus à t’excuser ou tout simplement évoquer ce connard, je crois que je vais vraiment finir par te tirer dessus et te buter. La dernière fois, c’était un accident mais là, ça va juste être un meurtre et je plaiderais même coupable sans hésiter », lança-t-il en prenant sa troisième bière, tout en jetant un regard noir envers Noah.

Il préférait le prévenir avant qu’il ne finisse par lui fracasser sa bouteille de bière sur le crane afin qu’il se la ferme. Dans un accès de colère, il en serait capable et Noah devait certainement le savoir. Une nouvelle gorgée de bière lui permit de descendre d’un ton et surtout, cela lui permis de s’apaiser. Piquer une crise en plein milieu de la salle de détente, n’était pas la meilleure chose à faire.

« Oui tu es un piètre ami mais tu es mon ami quand même. C’est tout de même gentil d’avoir voulu finir le boulot. Mais tu vois, j’essaye de passer à autre chose maintenant. Comme je te l’ai dit, on ne peut plus revenir en arrière. Vivre dans le passé ne sert franchement à rien. Ça ne me ramènera pas mon fils de toute façon, » conclut-il alors qu’une vague de mélancolie venait de la saisir. Il avait beau faire semblant que tout allait bien mais la blessure était encore fraîchement ouverte. Il lui faudrait plus de bière s’il souhaitait oublier tout ça ou tout simplement, un bon coup de massue sur le crâne. Mais il n’allait pas embêter le médecin avec ça car lui aussi en avait souffert.

Citation :

« Noah, il n’y a plus rien à dire. Ce qui a été dit, est dit de toute façon. On ne va pas remonter le temps pour changer tes paroles. Il faut juste apprendre à vivre avec. Donc oui, tu aurais dû la fermer ce jour-là mais bon, tu l’as ouvert et tu as dit ce que tu avais à dire, même si ça aurait pu être dit autrement. Point final. »

Citation :

« Je crois que si tu continus à t’excuser ou tout simplement évoquer ce connard, je crois que je vais vraiment finir par te tirer dessus et te buter. La dernière fois, c’était un accident mais là, ça va juste être un meurtre et je plaiderais même coupable sans hésiter »

Citation :

« Oui tu es un piètre ami mais tu es mon ami quand même. C’est tout de même gentil d’avoir voulu finir le boulot. Mais tu vois, j’essaye de passer à autre chose maintenant. Comme je te l’ai dit, on ne peut plus revenir en arrière. Vivre dans le passé ne sert franchement à rien. Ça ne me ramènera pas mon fils de toute façon, »

La colère de John avait totalement disparu mais elle fût remplacer par une profonde tristesse qui était visible sur son visage. Certes, son fils n’avait pas vécu longtemps mais c’était son petit garçon quand même et il n’aurait plus la chance d’en tenir un autre dans ses bras. Voyant la détresse de son ami, Noah vint déposer sa main sur l’épaule du militaire en ajoutant quelques mots avant de reprendre une gorgée de sa bière.

« Si un jour tu veux en parler, n’hésite pas. Que ce soit avec moi, Jenny ou n’importe qui d’autre ! Du moment que tu te sentes prêt à communiquer sur ce sujet… sensible […] Je suis encore un piètre ami à tes yeux, mais j’ai compris mes erreurs et je ne te bousculerai plus. »

John le remercia d’un simple geste de la tête, accompagné d’un léger sourire avant que lui aussi se replongea dans sa propre bière, terminant la troisième qu’il avait dans la main. John aimerait bien en discuter avec quelqu’un et surtout avec Jenny, mais pour le moment, c’était totalement impossible. Et s’ouvrir aux autres, n’était pas une chose aisée pour le leader militaire. Il avait toujours eu du mal avec cela et ça ne risquait pas de changer de sitôt.

La réconciliation était en bonne voie. John entama sa quatrième bière alors que Noah entama presque la cinquième. S’il continuait ainsi, Noah allait rouler sous le bar et John n’allait pas tarder de le rejoindre si tous deux continuaient ainsi. La nuit commençait à travers la baie vitrée de la salle de détente qui avait fini par se vider petit à petit. Les deux acolytes sifflaient bière sur bière toujours sous l’œil du barman qui levait les yeux au ciel à chaque fois que l’un ou l’autre commandait une nouvelle tournée de bière. A deux, ils allaient lui vider son stock en un rien de temps. Il allait devoir bientôt dire stop.

Alors que tout deux buvaient et parlaient comme si rien n’était s’était passé entre eux, Noah finit par lui raconter une anecdote concernant leur ami en commun, Castiel, à qui il était arrivé des malheurs encore une fois.

« Attends attends… […] Castiel… il… je l’ai pas encore vu pour qu’il m’en parle mais… il m’a dit qu’il n’avait plus su quoi faire lorsque le Dr Sweet lui a hurlé dessus ! Et encore moins quand elle lui a proposé un verre ! […] Quand il m’a contacté par radio, j’ai cru qu’il allait me faire une syncope ! »

Pour faire simple, John était mort de rire, tapant du plat de la main sur le bar. Castiel et les femmes, une grande histoire d’amour. L’anecdote du médecin lui rappela un ancien souvenir que le militaire avait eu avec l’Enokien, ici même, il y a quelques années. Afin de s’éclaircir la voix, il but une gorgée de sa… énième bière avant de prendre la parole à son tour.

« Castiel, on arrivera jamais à le caser de toute façon. Il est foutu. Crois-moi ou crois-moi pas, mon pote… juste là… » dit-il en se tournant sur son tabouret qui lui semblait plus très stable sous son postérieur, tout en indiquant une table un peu plus loin dans la pièce. « J’ai tenté de lui apprendre à aborder une femme… j’ai bien dit tenté… parce que franchement, il est nul. Et ce con, tu sais ce qu’il a fait ? »

Il marqua un temps de pause pour reprendre sa bière qu’il termina d’une traite.

« Il a maté ses nichons !!! » termina-t-il en se pliant en deux de rire, ce qui le vit tomber en avant de son tabouret. Par chance, il se rattrapa sur ses pieds. Il pleurait littéralement de rire. Cela faisait bien longtemps qu’il ne s’était pas autant amuser, même si c’était au détriment d’un ami.

« Et le pire dans tout ça, c’est qu’il a fini avec le cocktail de la nana en pleine face. On aurait dit un chien battu quand il est revenu me voir, un peu comme ça. » John mina le pauvre Castiel, en imitant une moue avec ses lèvres et les épaules basses. « Tu aurais dû trop voir ça. Au pire, tu lui en reparleras quand tu le verras. »

Citation :

« Castiel, on arrivera jamais à le caser de toute façon. Il est foutu. Crois-moi ou crois-moi pas, mon pote… juste là… »

Citation :

« J’ai tenté de lui apprendre à aborder une femme… j’ai bien dit tenté… parce que franchement, il est nul. Et ce con, tu sais ce qu’il a fait ? Il a maté ses nichons !!! »

John était rincé et Noah l’était encore plus, il ne fallait pas se mentir. Cela faisait bien longtemps que le militaire ne s’était pas mis aussi minable de cette façon et demain matin, il risquait fortement de voir la terre tourner et surement avoir un pic vert dans le crâne. Tant pis, cela lui aura au moins permis de te se détendre un peu. Quand il eut finit de raconter son anecdote sur le pauvre Enokien, les deux compères éclatèrent de nouveau de rire.

Une fois le rire passé, Noah allait s’en prendre au pauvre barman qui devait en avoir assez d’avoir deux alcooliques devant lui. John pour sa part, tenta de mettre un pied devant l’autre pour retourner finir sa bière, sauf que quand il l’a porta à ses lèvres, elle était déjà finit. Sacrilège ! Il n’avait plus rien à boire. Tant pis, il devait en avoir dans son frigo dans ses quartiers vu que Noah en avait laissé selon ces dires. Pourtant, il ne se souvenait plus l’avoir fini celle-là. Tant bien que mal, il tenta de compter le nombre de bières qu’il avait pu descendre pendant la soirée sur ces doigts, sans véritable succès. Noah se moqua même de lui en lui disant qu’il n’avait pas assez de doigts pour toutes les compter. Oui mais il avait des orteils. Bref passons. Le médecin enchaina lui aussi sur une anecdote concernant Castiel et les femmes. Mais malheureusement, John n’allait pas connaitre la fin car l’alcool avait mangé la fin de son souvenir. Tant pis, il l’aurait peut-être une autre fois quand la boisson sera moins présente dans les veines du médecin. Mais rien que d’imaginer Noah se prendre une gifle, amusa grandement le militaire. Chose qui l’amusa moins, c’est quand le barman leur annonça que le bar allait fermer. Une légère moue naquit sur ses lèvres comme un gamin qui boudait de ne pas avoir de dessert. Après tout, il faisait nuit noir désormais.

« Ouais, faut que je rentre, on bosse demain. »

« Pfff, pas envie… »

John avait plutôt envie de rester là et s’amuser un peu que de rentrer dans ses quartiers pour retrouver la monotonie habituelle de sa petite vie de couple et de leader militaire. Il aimerait prendre des vacances par moment. Tant que le militaire luttait pour ne verser en avant ou en arrière, il vit Noah tourner en rond, le nez pointer vers le sol.

« Mais qu’est-ce que tu fous ? »

« I lost my shoe. »

S’en était de trop pour le militaire qui se plia en deux de rire, à le limite d’en avoir mal aux côtes. Mais la mine déconfite du médecin lui fit pitié et il l’aida à retrouver la fameuse chaussure qui lui manquait. Malgré son état, il ne mit pas longtemps à le retrouver mais il fallait désormais la remettre au pied du médecin qui n’allait pas rentrer chez lui avec une seule chaussure au pied.

« Bouge pas... je vais te la remettre. Donne-moi ton joli petit peton. »

Le militaire se baissa comme il le put sans tomber la tête la première pour attraper le pied du médecin qui ne tenait plus que sur une seule jambe. Posture risquée quand vous avez 3 grammes d’alcool dans le sang dans chaque bras. A ce moment, John fut pris d’un haut le cœur. A croire que la dernière bière ne passait pas.

« Je crois que je vais vomir. »

Mais John devait mener sa mission à bien. Après plusieurs reprises, il parvint tout de même à enfiler la chaussure du malheureux médecin mais ne prit pas la peine de lui attacher les lacets. Dans son état, même faire un nœud était devenu compliqué. Avant que sa bière ne ressorte une bonne fois pour toute, le Colonel se releva mais fut pris en étreinte quasiment tout de suite par son ami.

« T’es un bon ami toi ! Ne l’oublie jamais ! »

« Toi aussi t’es un bon pote. »

John avait parlé. Leur réconciliation avait fonctionné. Fallait-il qu’il s’en souvienne encore demain matin au réveil. Il fallait espérer que Jenny dorme quand John rentrerait car rentrer bourrer en plein milieu n’était pas chose qu’elle appréciait.

« Maintenant, faut que je rentre chez moi. »

Chose plus facile à dire qu’à faire pour le médecin. Il tourna sur lui-même sans vraiment trouver la sortie de la salle de détente qui était bien vide à cette heure-ci de la nuit. Le voyant tourner ainsi en rond lui donnait le mal de mer. Il fallait que ça s’arrête. John s’avança vers lui et se mit derrière lui, les mains posées sur ses épaules afin de le guider vers la sortie. Il trouva enfin son chemin. Il s’en alla en titubant et John alla faire de même. Son meilleur ami actuellement, était le mur qui le tenait. Il fallait juste espérer qu’il ne croise personne car le leader militaire d’Atlantis, complètement torché dans les couloirs, l’histoire ne mettrait même pas une demi-journée à se rependre dans la cité.

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