L'adolescence n'est jamais une période facile

Jenny avait été réveillée tôt ce matin par sa fille qui n’était pas dans son assiette. Encore un stratagème pour ne pas aller à l’école, avait-elle pensé avec son mari. La période n’était pas simple en ce moment. Est-ce que tous les pré-adolescents étaient ainsi ? Où était-ce juste la sienne qui était juste intenable ? Cela allait donner d’ici 3 ans quand cette dernière demanderait à avoir plus d’autonomie qu’elle n’en réclamait déjà. Fort heureusement ils n’étaient pas aux USA, car elle aurait demandé à passer son permis pour emprunter la voiture. Quoique… après ses récents exploits lors de l’attaque d’Atlantis elle serait capable de prendre un jumper pour aller faire un tour sur le continent pour rejoindre ses « crushs ». Elle avait beau le nier et dire que les garçons l’agaçaient plus qu’autre chose, elle voyait bien que la réalité était tout autre. Une maman sentait ce genre de chose. Ses formes naissantes et son comportement guidé par l’explosion de son taux d’hormones n’aidaient en rien. Si elle prenait le meilleur d’elle et de John, le couple allait devoir faire le ménage dans les prétendants. Mais revenons à nos moutons.

Sa fille se plaignait à son bas ventre. De prime à bord, la scientifique pensa peut-être à un possible début de ses premiers Lunes, elle était en âge. Elle demanda donc qu'elle retourne au lit, puis elle se tourna vers John, venant lui déposer un doux baiser dans la nuque pour le réveiller doucement, lui expliquant qu'elle allait voir Mégane et qu'il pouvait préparer le petit déjeuner. Puis Jenny se leva et enfila son peignoir en soie, qu'elle noua sur le côté, direction la chambre de sa fille où cette dernière s'était réfugier sous les draps en position semi assise. L'astrophysicienne, vint donc s'asseoir sur le bord du lit et passa une main sur son front, elle n'avait pas l'air de faire de la fièvre.

« Ma chérie, tu sais tu as 13 ans maintenant et ton corps est en train de changer. Tu commences à avoir ta poitrine qui grandit et la prochaine fois qu’on ira sur terre prochainement on ira faire du shopping de fille »

« Je vois pas en quoi acheter des soutien-gorges m’aideront à avoir moins mal au ventre ! » [size=13]la coupa-t-elle en se crispant et en se maintenant son ventre.

« Alors déjà de un, ça sera des brassières dans un premier temps, il faut que ça pousse un peu plus davantage et de deux.. »

« J’espère que j’en aurais pas des aussi gros que toi, ça doit être bien chiant pour aller courir »

Jenny leva les yeux au ciel avant de pousser un soupir.

*Y’en a avec de bons maintient ma fille mais c’est pas la question*

« et de deux, dit-elle en faisant abstraction du commentaire, laisse-moi finir ! Je t’avais déjà parlé que lorsqu’on devient grande, le corps change et les jeunes filles ont leurs premières règles, c’est ce qui permet au corps des femmes d’avoir des bébés et ça se traduit par le fait que l’on perd du sang dans sa culotte chaque mois durant quelques jours. Cela peut donner des douleurs dans la poitrine et dans le bas ventre, comme ici.. » dit-elle en tendant sa main pour lui montrer la zone.

Durant ce laps de temps, Mégane se remémora les dires antérieurs entre elle et sa daronne mère sur ce sujet. Elle poussa un soupir, elle n’avait pas envie d’être incommodé de la sorte en bon garçon manqué qu’elle était. Et puis ce n’était pas ça, elle n’avait rien du tout en bas et ce, encore ce matin en allant aux toilettes.

« Man’, c’est pas ça… du moins pas encore, j’ai pas de signe.. je vois à peu près ce que c’est car quelques copines de classe les ont. D’ailleurs ça a l’air d’être bien horrible, j’ai pas envie de souffrir chaque mois comme ça… j’ai envie d’être tranquille, c’est pas possible.. de rester comme je suis ? »

Jenny eut une petite moue.. si elle savait… Elle entrait tout doucement dans le cercle vertueux de la féminité avec son lot de désagrément qui allait avec, mais aucune raison de lui faire peur pour le moment. Au fond elle sentait qu’il y avait un léger message caché, derrière sa mine qui se voulait dure et sûre d’elle, se cachait en réalité une petite fille qui ne voulait pas vraiment grandir. Elle vint s’asseoir plus à ses côtés et vint l’enlacer en caressant le haut de sa tête.

« Mon grand bébé qui espère rester telle qu’elle est, alors qu’elle cherche à grandir par tous les autres moyens. Malheureusement on ne peut pas avoir que les côtés positifs dans la vie, et puis cela montre que tu seras peut-être bientôt une femme, tu verras ça n’a pas que des mauvais côtés. Et quoiqu’il arrive, tu resteras toujours ma petite fille, mon bébé adoré »dit-elle en venant la bisouter d’une multitude de baisers volés sur le haut de son crâne, s’enivrant de l’odeur de sa fille. C’était des petits moments de tendresse privilégier où elle profitait à fond car les années passées très vite. A voir le large sourire qui se peignait sur les lèvres de sa fille, Jenny avait eu l'air d'avoir visé dans le mille. Elle restèrent un petit moment ainsi, avant que celle-ci ne se crispe à nouveau face à la douleur. C'était quand même étrange cette histoire.

"Bon je crois que tu es bonne à faire un tour à l'infirmerie avant d'aller à l'école, je vais t'y accompagner"

Les deux femmes Sheppard s'habillèrent et deuxieme étonnement, Mégane ne toucha quasi pas à son petit déjeuner. Le couple s'échangèrent un regard entendu. Ce n'était pas normal, surtout qu'en ce moment elle dévorait pour 3.

"T'es prête mon cœur, on va à l'infirmerie, peut-être qu'il y aura Noah"

Un "pfff" se fit entendre.

"Mégane, on en a déjà parlé" dit-elle plus sévèrement pour tenter de la remettre dans le droit chemin. Depuis que la petite avait sû pour lui et sa tante, cette dernière s'était faite sa petite idée et ce n'était pas à défaut de lui dire qu'il s'agissait d'histoire d'adulte.

"J'ai rien dis !"répliqua-t-elle.

Un quart d'heure plus tard, toute deux étaient à l'infirmerie. Ce fut Carson qui était présent et qui accueilli la jeune fille. Il prit son rôle bien au sérieux : prise de tension, prise de sang, check up complet avec en plus un petit tour au scanner lantien. Apparemment tout allait bien, il émit l'hypothèse de petites crampes passagères et lui donna un petit antalgique.

"Te voilà prête pour aller à l'école"dit-il en posant une main sur le coin de sa joue de sa filleule, pour une caresse. "Et si ça ne va pas mieux, tu reviens me voir ok ?"

Il eut un clin d'oeil et un sourire bienveillant. Jenny observa la scène non sans un petit sentiment de nostalgie. Dire que c'était Carson qui avait suivi sa grossesse lorsqu'elle était enceinte et qui lui avait même sauver la vie, lorsqu'elle avait eu la bonne idée de faire une overdose de médicament. Ce temps lui paraissait plus que lointain. Une autre vie même ! De l'eau avait coulé sous les ponts depuis, mais certaines personnes restaient pilier de la Cité et Carson en faisant parti.

"Je te remercie Carson, ne t'inquiètes pas je vais bien veiller sur elle, bonne journée !" lança-t-elle en entourant les épaules de Mégane de son bras pour partir. A peine eut-elle fait quelques pas en direction de la sortie, qu'elle vit arriver Noah.

"Oh non" lança Mégane en prenant une mine déconfite.

"Ça suffit, jeune fille, tu respires un bon coup et tu fais ton plus beau sourire"

"Je préfère juste l'ignorer et partir, comme il a fait avec Tata"

Sa mère ne put s'empêcher de remonter sa main dans sa nuque pour la pincer distraitement. À son "aïe", elle frotta son mauvais geste maternelle.

"Et tu restes polie !"

Elle fit un grand sourire a Noah en s'esclamant: "Hey, Noah !? Ça fait longtemps dis donc, j'espère que tout va bien ?"

Puis elle se tourna vers sa fille avec un regard entendu. L'adolescente qui avait toujours la mine déconfite finit par balbutier un "Bonjour Noah" dans un dialecte soutenu pour cette simple phrase. Surtout quand on savait que c'était plutôt des "Salut" en temps normal.